Dans la nuit du 13 au 14 janvier 1982, gros affaissement au cirque des Graves à Villerville, environ 30 maisons furent endommagés.
En février 1988, affaissement à Cricqueboeuf aux Fosses du Macre, deux villas sont détruites.
Le 1er juin 2003, à Hennequeville au lieu dit les Creuniers. Suite a des éboulements, de la terre et des arbres ont endommagés des maisons se trouvant en bas de la falaise, au total près d'une dizaine sont évacuées même si certaines n'ont pas été directement touchées. C'est cet évènement qui est détaillé dans cet article.
Cette catastrophe est du a un gros orage qui a apporté une énorme quantité d'eau.
Depuis cette date, elles ont été notamment squattées et vandalisées avant qu'elles ne soient murées. Des personnes plus respectueuses pratiquant l'urbex ont immortalisé ces lieux abandonnés de ce coin de Normandie par la photographie. Ensuite la nature a repris ses droits, lierres, ronces et autres végétation ont envahis les lieux.
En août 2012, toute la végétation est enlevée et les maisons sont ouvertes et mises a nu en vue de leur démolition. Découvrez ce stade sur les photos suivantes.Coté falaise, Il s'agit des maisons et bâtiments des parcelles 292, 293, 296, 295, 26, 27, 28. Les habitations se trouvant sur les parcelles 13 et 266 sont incluses dans cette démarche de démolition, alors qu'elles ne sont pas mentionnées dans l’évènement de 2003, ainsi que la maison parcelle 8 (probablement dépendance du manoir parcelle 6?) et le manoir parcelle 6 qui étaient à l'abandon depuis de nombreuses années (années 1980?). Le manoir a fait l'objet d'un incendie dans les années 1990 alors qu'il était déjà a l'abandon et régulièrement visité par des squatteurs, cet évènement l'a complètement détruit; un scénario similaire avait déjà du se produire avant cette date car des stigmates d'incendie étaient visibles sur une petite portion du bâtiment. Nom du manoir?, raisons de son abandon? Des réponses seraient les bienvenues dans la partie commentaires. Ce qui est certain, c'est que le secteur est instable, et que par le passé, il y a eu des mouvements de terrain, au vu des renforcements métalliques présents sur plusieurs bâtiments se trouvant de part et d'autre de cette route de Honfleur D513.
A noter que la maison de la parcelle 16 n'est pas concernée par cette phase de démolition et est habitée.
Voila pour les maisons coté falaise. Concernant les maisons de l'autre coté de la route, celle parcelle 50 est désamiantée puis démolie. La maison parcelle 22 et le garage attenant dont démolis.
Retrouvez après les photos, le rapport du brgm concernant la catastrophe du 1er juin 2003.
Maisons et bâtiments concernées par les démolitions (petit losange bleu) |
Parcelles concernées. cliquez pour agrandir. Source: http://www.cadastre.gouv.fr La maison de la parcelle 296 ne figure plus sur le cadastre en août 2012, rajout en rouge de manière approximative. |
Maison de la parcelle 292. |
A gauche, maison de la parcelle 293 et a droite maison de la parcelle 292. |
Petit bâtiment de la parcelle 296. |
Maison de la parcelle 296. |
Au premier plan maison de la parcelle 295.Derrière, la maison de la parcelle 26 puis au fond maison de la parcelle 27. |
Au premier plan, terrasse du premier étage de la maison de la parcelle 295. Sur la gauche, maison de la parcelle 296. |
Mur de soutènement sur la parcelle 293. |
Maison de la parcelle 295. |
Le bâtiment, un atelier, de la parcelle 28 est détruit sur cette photo , reste un bout de mur a gauche. Au fond, maison de la parcelle 27. |
A gauche, maison de la parcelle 27 et a droite maison de la parcelle 26 |
Vue générale du haut de la maison de la parcelle 292. |
Maison de la parcelle 292. |
Maison de la parcelle 266. |
Maison de la parcelle 13. |
Coté du manoir parcelle 6 |
Bâtiment annexe au manoir parcelle 6 (pas sur le cadastre). |
Vue du manoir parcelle 6 quasiment démoli. |
Au premier plan, maison parcelle 266 et en arrière plan maison parcelle 13. |
Maison et sa dépendance parcelle 13 |
Maison parcelle 266. |
Maison parcelle 13 avec sa dépendance à droite même parcelle. |
A gauche, maison parcelle 13. A droite, maison parcelle 266. |
Restes de la maison parcelle 8 venant d’être démolie. |
Au premier plan, maison de la parcelle 22. En arrière plan, celle de la parcelle 50. |
Maison de la parcelle 50 en plein désamiantage. |
Retranscription partielle du rapport RP-52404 du brgm (site internet) concernant les mouvements de terrain du site "les Creuniers". Document en version pdf
II s'agit en fait de trois éboulements
différents ayant eu lieu sur ce tronçon de falaise.
21 : Parcelle AP 26 : x = 438,125 ; y = 1169,650 ; Lambert
l, z = + 75 m NGF)
22 : Parcelles
AP 295 et AP296 : x = 438 ,100 ; y + 1189,625 ; Lambert l, z = + 75 m NGF)
23 : Parcelles AP293 et AP292 : x = 438,055. y = 1189, 575 ; Lambert l, z = + 80 m NGF)
Dans tous ces cas, les éboulis sont partis de la falaise située en partie sur la parcelle
AP31 semble-t-il. Ces 3 éboulis sont
analogues mais différenciés, chacun correspondant approximativement à un volume de 50 à 300 m3 (estimation visuelle
peu fiable) mobilisé.
1. DESORDRES
CONSTATES
Au site 21, les formations
superficielles de la tête de falaise (argiles à silex et limons des plateaux)
se sont éboulées depuis le sommet de l'escarpement crayeux jusqu'à son pied.
Cet événement s'est accompagné d'une chute d'arbres de haut jet qui ont accompagné les terrains déstabilisés. La tête
d'éboulis (argiles el cailloux) est venue s'adosser sur une pièce de la maison
d'habitation située parcelle AP 26
et défoncer une porte-fenêtre ainsi que des éléments de clôture. La maison n'a
pas fissuré lors de l'événement, les fissures visibles étant anciennes, d'après
le témoignage des propriétaires et au vu de leur état lors de la visite du
BRGM. Latéralement à la maison, la tête
d'éboulis a provoqué d'importants moutonnements de terrain (boursouflure de la
terre végétale sur 1 m de hauteur, signalant la poussée provoquée sur le replat
de pied de falaise par les matériaux éboulés). Les maisons plus à l'est (parcelles AP27 et AP 28) étaient hors
de la zone d'atterrissement de ces éboulis lors du constat et n'ont pas été
concernées par ce mouvement de terrain.
Les habitants de la maison située
Parcelle AP26 étaient présents lors de la visite du
BRGM et signalaient qu'ils ne
couchaient pas dans celte maison depuis l'événement mais l'occupaient (sauf
partie atteinte par I
'éboulis)
en journée.
Au site 22, le même phénomène
d'éboulis des formations de la tête de falaise s'est produit avec des
conséquences beaucoup plus catastrophiques : une partie de l'éboulis a provoqué la destruction du
premier étage de la maison d'habitation de la parcelle AP296 et une autre partie de cet éboulis est
venue pousser et fissurer la maison située parcelle AP295. Là encore, la chute
de grands arbres a constitué un facteur fortement aggravant, les troncs ayant
vraisemblablement renforcé l'effet « bélier « de l'éboulis sur ces
maisons. Un des arbres tombés est venu partiellement bloquer la route départementale
513, son déblaiement s'achevant le 2 juin après midi. II n'a pas été possible de fournir au
BRGM des précisions sur d'éventuels blessés (nombre notamment) mais il est signalé dans la presse au moins un
blessé qui serait associé à cet événement en ces lieux.
Au site 23, la parcelle AP293, très
en pente (sur de l'éboulis ancien en base de falaise de craie), a fait l'objet
d'un mur de soutènement en pied d'éboulis, il y
a quelques années. Ce mur est en position latérale par rapport à la maison. Ce soutènement a résisté et
a dérivé un troisième éboulis de la tête de falaise vers la parcelle AP296. La maison située sur la parcelle AP293 n'a subi que la chute de quelques
cailloux et l'arrivée de boue du fait du ruissellement sur l'éboulis. Là aussi,
on constate la présence de plusieurs arbres de haut jet présentant un danger en
tête de falaise sur le versant, situés sur la parcelle AP31. Le propriétaire de la parcelle AP293 a signalé avoir plusieurs fois demandé
cet essartage de la parcelle AP31, sans
succès, et a effectué lui-même la taille de quelques-uns des arbres les plus
proches de son habitation, mais situés apparemment sur la parcelle AP31 et peut être aussi sur la parcelle AP 15.
Les éboulis récents ont couvert en partie la tête
drainant du soutènement et ont aussi couvert de terre les sorties latérales des
drains.
La morphologie de la falaise au droit du mur de soutènement
laisse supposer que l'on se situe dans l'axe de mouvements plus anciens de
mêmes types, qui ont eu lieu dans les décennies ou siècles passés.
Hormis l'arrivée d'eau boueuse dans l'une des pièces de
la maison, le bâtiment situé parcelle AP293 ne
présentait pas de désordres visuels lors de la visite du BRGM.
2. DIAGNOSTIC
Site 21 : II s'agit d'un éboulis de formations superficielles en
tête de falaise d'un volume très approximatif de 50 à 300 m3, aggravé par un déracinement
d'arbres de haut jet lors de l'évènement. La tête d'éboulis est venue s'appuyer
sur une partie de la maison d'habitation sans provoquer de dégâts majeurs. II n'est pas certain que cette maison connaitra
une forte poussée due à ces éboulis, seuls quelques m3 en tête semblant s'être
adossés au mur en dehors de l'axe d'éboulis.
Site 22 : il s'agit d'un éboulis analogue, d'un même volume
approximatif (50 à 300 m3) aggravé par la chute d'arbres de haut jet. La
distance entre la falaise et la RD513 et
la topographie de détail en cet endroit a permis à l'un des arbres de venir bloquer le passage sur la route
départementale.
Site 23 : Même scénario d'éboulis, taille
analogue et terrain encore plus favorable. La topographie de la falaise montre
que sur une échelle de temps plus longue (siècle, millénaire ? mais pas « géologique », on
est presque dans une situation de couloir d'éboulis.
Dans tous ces cas, le facteur déclenchant est le
ruissellement induit par les fortes pluies du 1 juin 2003.
Si les arbres qui sont tombés
constituent un facteur aggravant en termes de conséquences, il n'est pas
possible de dire si le départ des éboulis a provoqué le déracinement des arbres
ou, si au contraire, c'est la déstabilisation des arbres, du fait de la
saturation en eau des terrains qui a généré l'éboulis. II est par contre
certain que l'éboulement de ces formations meubles en tête de falaise lors de fortes
pluies est une des modalités naturelles d'érosion de ces assises. Que de tels éboulis
se soient produits, suite à cet
orage, est du domaine naturel de l'évolution du paysage.
3. RECOMMANDATIONS
Globales à toute la zone :
Dans un premier temps, il est recommandé de surveiller la
zone pour prendre les mesures conservatoires qui pourraient s'imposer en cas
d'évolution de la situation. II s'agit
notamment de s'assurer que les maisons d'habitation du site ne connaissent pas une
aggravation de la situation due aux éboulis dans les mois prochains, avant déblaiement.
Dans les plus brefs délais, de
procéder à la coupe de plusieurs arbres de haut jet situés
semble-t-il en grande majorité voire en totalité sur la parcelle AP31, au-dessus
des maisons de celle zone (parcelles AP26-AP27-AP 28, AP293). Ceci pour éviter
que dans le futur ces arbres n'aggravent d'éventuels autres glissements, ou simplement
tombent sous
leur propre poids en cas
de terrains saturés en eau ou de vents forts. Cette recommandation vaut
aussi pour la sécurité de la route départementale n° 513 qui peut être atteinte
par de
tels arbres, ainsi
que l'événement du 1 juin
2003 l'a démontré.
Site 21 :
Tant que la situation reste en l'état, la partie de la
maison concernée par les éboulis (et les abords de la parcelle dans la zone
éboulée) doivent être mise sous arrêté de péril avec évacuation provisoire
de la partie sensible. Les propriétaires ont été informés de ne pas
séjourner dans la zone potentiellement fragile et ont assuré ne pas coucher
dans la maison tant que le nettoyage de la tête d'éboulis ne sera pas effectué
: cette situation apparaissait correcte si elle est respectée. Toute fissure
qui apparaitrait dans cette maison, tant qu’elle est dans cette situation, impliquerait
alors de mettre l'ensemble du bâtiment en arrêté de péril imminent et serait
associé à une évacuation durable des lieux. En cas d'aggravation de la
situation (rupture de la maison), une procédure d'évacuation plus permanente
serait à envisager (péril imminent). Si au contraire, la situation permet un
déblaiement des éboulis et que rien n'affecte la maison dans sa structure,
celle-ci pourrait devenir ré habitable. Mais sa situation reste sensible dans
un tel site et ses habitants doivent en être conscients.
De faire procéder, après un délai d'un mois environ après
les événements, au déblaiement de la tête d'éboulis qui s'appuie sur la maison.
Ce travail devra être effectué avec précaution pour s'assurer que ce
déblayement ne déstabilise pas les matériaux éboulés plus en amont. Le délai
avant d'envisager les travaux a pour but de voir comment se stabilise l'amont
de l'éboulis (qui pourrait encore progresser à vitesse lente) el permettre à une partie de l'eau qui le sature de
s'éliminer, assurant une meilleure tenue de ces terrains lors du déblaiement.
Site 22 :
Les deux parcelles concernées doivent être mises SOUS arrêté de péril imminent et les maisons
définitivement évacuées. L'une d'entre elle est désormais détruite et l'autre, bien
que simplement fissurée, pourrait à la fois évoluer dans le futur et se situe
dans une telle position qu'il serait peu recommandé de la réoccuper.
L'évacuation des
biens récupérables de ces deux maisons devra être effectuée avec précautions,
surtout la maison détruite de la parcelle
AP296 dont le plafond résiduel peut s'effondrer SOUS le poids des terres. A ce titre, lors
de l'évacuation, outre une surveillance constante pour évacuer en urgence si
nécessaire, une personne devra rester hors des habitations pour pouvoir agir en
cas de besoin et l'opération devra s'effectuer
de jour.
Pour ces deux maisons, une procédure d'expropriation
semblerait la moins mauvaise des solutions, les parcelles après démolition
pouvant devenir une zone « tampon » lors de potentiels futurs éboulis
par rapport à la RD 513.
Site 23 :
Outre étêter des arbres, il sera nécessaire de nettoyer
les exutoires des drains du mur de soutènement et de placer un géotextile au
sommet des drains pour éviter que des eaux boueuses ne le colmatent trop.
Pour diminuer le niveau de risque de cette maison, un prolongement
latéral (et plus haut) du mur de soutènement actuel serait nécessaire pour
protéger en partie cette maison. Mais la place disponible ne permet pas de tels
travaux sans démolition en partie de la maison d'habitation. On doit rester
conscient que, indépendamment des éboulis de la tête de falaise, cette maison
comme les autres est potentiellement soumise aux lents glissements de versant
qui affectent toute la zone.
Par défaut, la pose d'un grillage de protection et d'un
petit mur de renforcement en arrière de la maison permettrait d'éviter les
chutes de pierres ou l'impact de petits mouvements de l'éboulis sur lequel est construite
cette maison. Toutefois, si un gros mur de confortement devait prolonger
l'actuel, un tel mur ne serait possible qu'en détruisant une partie de la
maison actuelle pour disposer de la place nécessaire à cette construction.
Bien que rien n'ait profondément affecté cette habitation
(parcelle 293) lors des évènements du 1er juin 2003, sa position très proche de
la falaise et la conformité de la falaise font qu'elle reste dans une zone à
haut risque malgré le mur de soutènement construit. Si rien ne justifie, au vu
des faits constatés, un arrêté de péril, il reste clair que ce site est en
situation préoccupante. D'envisager une démarche d'expropriation serait
vraisemblablement une solution pertinente à envisager.
Enfin, on signalera ici la maison inoccupée, située sur
la parcelle AP292, immeuble de trois étages qui a visiblement déjà fait l'objet
de chaînages anciens après avoir subi un mouvement de terrain (ou plusieurs ?). Cette maison, qui n'a rien subi lors
du 1er juin 2003, est aussi dans cet environnement fragile même si elle est un peu plus éloignée de la
zone sensible. Il apparaît clair que laisser la possibilité de réoccuper cet immeuble serait une démarche
techniquement discutable vu sous l'angle
du géologue, ceci d'autant que des réfections notables et vraisemblablement
coûteuses seraient à
envisager avant de
pouvoir réoccuper ce bâtiment qui pourrait subir des dommages dans le futur
lors de mouvements de terrains du même type.