mercredi 18 décembre 2019

Le généalogiste Guy Brunet n'est plus


C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Guy Brunet survenu le 15 décembre 2019 à l'age de 85 ans.
J'ai connu cet expert en généalogie, qui œuvrait beaucoup notamment sur le nord du pays d'auge lorsque j'ai moi même commencé la généalogie de ma famille en avril 2003. A l'époque, pour avancer dans mes recherches, je me renseignais dans la famille et les demandes d'actes aux Mairies se faisait par courrier. Il y avait encore peu d'informations sur internet, mais j'y ai découvert la présence de mes arrières arrières grands parents BILLARD Victor et MOULIN Léontine dans son impressionnante base généalogique, déjà à l'époque, ce qui m'a permet de remonter de nombreuses générations d'un coup. Tout cela m'a donné envie de continuer mes recherches et étoffer mon arbre, quelques temps après j'ai commencé ainsi à fréquenter les archives du calvados, c'était des lecteurs de microfilms à l'époque.

Depuis nos premiers messages en mai 2003, où l'on a fait connaissance, nous avons ainsi beaucoup échangé par mail régulièrement, moi même plus tard lui apportant des réponses sur certaines recherches, nos communications étaient plus espacées il est vrai depuis quelques années.
Hélas, je n'ai jamais eu la possibilité de le rencontrer en vrai.

Spécialiste de Saint Gatien des Bois, il a étudié les grandes familles de ce village dont les premiers porteurs de son nom de famille. Il a travaillé et collaboré sur un projet qui a pris plusieurs années et abouti à la création d'un site internet très complet sur l'histoire de Saint Gatien http://www.saintgatiendesbois.f4eok.fr/

Il était connu aussi sous le pseudo f2in, qui est son indicatif radioamateur depuis 1958. Pour l'anecdote, son site inclus f4eok, qui est l'indicatif de son ami qui a œuvré pour la mise en ligne de celui-ci et qui apporte les modifications.

C'est un pilier de la généalogie normande qui disparaît.
J'exprime mes sincères condoléances à sa famille et ses amis.
Eric Fortier

Les messages hommage dans la partie commentaire sont bien sûr bienvenus.

vendredi 13 décembre 2019

La ferme du Catillon à Fourneville

Depuis longtemps je m’interroge sur une ancienne ferme qui se trouvait à Fourneville, au lieu le Catillon. C'est notamment grâce à un livre qui en fait mention, la propriété est en ruine au début des années 1980 (Randonnées et patrimoine en Pays d'Auge tome 2 Cantons de Pont-L'Evêque et Honfleur de Jacques Lalubie). Aujourd'hui la nature à repris ses droits, c'est désormais un bois, qui a été planté au vu des alignements d'arbres par endroits. Le plan local d'urbanisme intercommunal actuel classe le secteur en zone N (zone naturelle).

Les ruines de Câtillon au début des années 1980 (Photo Randonnées et patrimoine en pays d'auge T2 de Jacques Lalubie)
L'état de section du cadastre de 1809 de Fourneville (source: archives du Calvados) donne les détails sur la propriété. Elle est composée de deux labours, un verger, un jardin, un pré et un taillis pour la partie non bâtie. Pour la partie bâtie, il y avait trois poulaillers, un pressoir, un four, une grange, une écurie et deux maisons.

On retrouve également sur le cadastre ancien des informations sur les propriétaires successifs:

1822 et avant (cité sur l'état de section de 1809): LIEBARD à Honfleur
passe en 1833 à LELIEVRE contrôleur aux entrepôts de douane.
En 1854 à LELIEVRE Pierre Charles, propriétaire à Honfleur
En 1861 à BREARD Victor, notaire à Honfleur
En 1901 à BREARD Paul, notaire à Honfleur
En 1923 à Mme TOUBLET Henri, née BREARD Marie Marguerite rue Eugène Boudin à Honfleur n°17, propriétaire à priori jusqu'en 1952 au moins, date de clôture de la matrice cadastrale

Sources:
Matrice cadastrale des propriétés foncières (bâties et non bâties) 1822-1913:
Folio 190 (p92)
Matrice cadastrale des propriétés non bâties 1913-1952:
Folio 11 (p19)
Matrice cadastrale des propriétés bâties 1911-1952:
Folio 9 (p13)

Tiens donc! Les lieux appartenaient à un moment à la famille BREARD dont des membres sont bien connus à Honfleur.

Vue aérienne des années 1950-1960 (source géoportail)

Vue aérienne de nos jours (source géoportail)
Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

mercredi 27 novembre 2019

L’énigme familiale HENNINGER

Mon cousin Fabien (cousin germain de ma mère) m'a fait part d'une énigme le 15 mars 2016. En effet, il m'envoie par mail deux photos qui appartenaient a mon arrière grand mère Labbey, elle avait inscrit dessus des noms, une tante nommé Albertine HENINGER  et un cousin René HENINGER. Fabien me demande si j'ai déjà croisé ce nom ou si j'ai un indice. Ce qui n'est pas le cas, c'est aussi une découverte pour moi.
Cela n'évoque rien ni à ma grande tante ni à ma grand mère âgées de plus de 90 ans.
Plusieurs hypothèses sont émises dont celle-ci qui me semblait la plus plausible et la première évoquée:

HENNINGER est le nom d'épouse d'une soeur d'Eugène Arthur Victor VIEL, soit Joséphine Eugénie Aldérie, soit une autre sœur non identifiée s'il en a eu d'autres.

Ce qui met a mal cette hypothèse c'est au niveau du prénom, Joséphine Eugènie Aldérie au lieu d'Albertine. Et en épluchant les registres, on ne trouve pas d'autres filles pour le couple VIEL x LEHOULT.
Malgré tout, sur les recensements de 1866 de Saint Ouen le Houx, figure une Albertine VIEL.

On échange régulièrement des mails à ce sujet sans guère avancer sur le sujet.

Tante Albertine HENNINGER
 



Cousin René HENNINGER
 


Le nom HENNINGER n'est pas très courant à part dans le Bas Rhin et le Haut Rhin. Comment trouver le lien avec notre famille normande?
Près de 3 ans après, le 20 février 2019, l’énigme est résolue.
En recherchant René HENNINGER, on tombe sur un site sur la résistance ou un René Charles HENNINGER est cité, âgé de 53 ans en 1940 donc né vers 1887.

En regardant la répartition des patronymes du fichier de l'INSEE, on découvre qu'il y a des HENNINGER nés à Paris.
Il est décidé donc d'éplucher les TD 1883-1892 de tous les arrondissements et de relever les naissances HENNINGER et ensuite aller voir les actes. C'est donc une méthode hasardeuse mais qui finit par payer.

Naissance de René Charles HENNINGER en 1887 Paris 14e arrondissement

En poursuivant les recherches on retrouve différents membres de la famille puis enfin le mariage HENNINGER x VIEL à Trouville sur Mer le 25 juillet 1885.
Ce qui est grotesque c'est que j'ai le relevé de mariage de trouville du 19e siècle depuis longtemps et j'ai fait la saisie de nombreux mariages de cette commune!
Sur les td ce n'est pas a HENNINGER mais à CHARLES DIT HENNINGER que l'on trouve le mariage.

Un travail de recherches et d'échanges avec Fabien a fini par payer.

Il y a des coïncidences étonnantes en généalogie, cela m'est arrivé de nombreuses fois lors de mes recherches. En récupérant des papiers de famille toujours avec la collaboration de Fabien, deux photos réapparaissent, ce sont deux autres cousins Henninger!

Cousin Albert HENNINGER



Cousin Maurice HENNINGER
 


L’énigme aurait pu être résolue depuis longtemps. En effet, je redécouvre le 28 mars 2019 le recensement de Livarot de 1906 où figure mes arrières arrières grands parents et un de leur neveu, j'avais indiqué la présence de celui-ci dans mes notes il y a plusieurs années mais sans le nommer, il s'agit de Maurice HENNINGER!

Recensement de Livarot de 1906

Généalogie HENNINGER:

Charles HENNINGER, constructeur de fours né à Strasbourg le 07/02/1855, décédé avant 1911 s'est marié le 25 juillet 1885 à Trouville sur Mer avec VIEL Joséphine Eugénie Aldérie, caissière née à La Bréviere (14) le 05 septembre 1862 et décédée à Reims (51) le 03 juillet 1894. Au moins 6 enfants issus de ce mariage sont connus:

-Caroline Albertine Charlotte née le 21 octobre 1886 Paris 14e arrondissement.

-René Charles, ouvrier des lignes téléphoniques, né à Paris 14e le 20 décembre 1887, décédé à Epernay (51) le 19 mai 1962. Il s'est marié à Paris 17e le 04 mai 1912 avec CARPENTIER Henriette Joséphine, couturière, née le 14 mai 1890 à Le Chesnay (78).

- Alice Charlotte, employée de patisserie, née à Paris 14e le 24 avril 1889, décédée à Reims le 21 avril 1972. Elle s'est mariée le 27 juin 1914 à Reims avec ESSLING Charles Albert, né à Reims le 09 juillet 1890, décédé au même lieu le 1er novembre 1971.

-Albert Eugène, patissier, né le 12 juillet 1890, décédé le 16 mars 1911 Paris 4e.

-Charles Maurice, né à Reims le 20 juin 1891.

-Maurice Charles, chaudronnier, né le 1er avril 1893 à Reims, décédé à Rosandaël (59) le 29 octobre 1947. Il s'est marié le 13 novembre 1923 à Dunkerque (59) avec MELSEN Estelle Emma, née le 13 avril 1891 à Dunkerque.



dimanche 14 avril 2019

Portrait d'Antoine Lecourt Curé Doyen de la paroisse de Livarot

LECOURT Célestin Antoine Ferdinand, à l'état civil, est né à Saint Pierre Azif le 28 avril 1854, fils naturel de Marie Rosalie Antoinette ALLAIS. Il est légitimé 2 ans plus tard lors du mariage de sa mère avec  LECOURT Léonce Léopold Ferdinand, apprenti boucher. Cette noce a eu lieu à Saint Pierre Azif le 27 novembre 1856.

Sur le recensement de 1901 de Livarot, on constate que le curé est Jiffaux Alphonse âgé de 75 ans. Ce dernier décède en son presbytère le 12 janvier 1905 à l'âge de 79 ans. Dans l'acte de décès il est indiqué qu'il est curé de la paroisse de Livarot.

Antoine Lecourt apparaît sur le recensement de 1906 de Livarot, en qualité de curé. Plusieurs personnes logent avec lui. Georges Châtel né en 1879 à Vaucelles est Vicaire. Valentine Leveau née en 1849 à Saint Jacques est servante. Georges Menuet né en 1891 au Breuil est domestique.

Il est toujours présent sur le recensement de 1911 de Livarot en tant que curé, figure également un vicaire Edgard Tesson né en 1887 à Caen et Louise Bodin née en 1849 aux Authieux sur Calonne, elle est domestique au presbytère.

Il est décédé à l'âge de 62 ans au presbytère de Livarot, le 16 février 1917.

Avec ces informations, on peut dire qu'Antoine LECOURT fut prêtre de la paroisse de Livarot entre 1906 et 1917, mais il a peut être exercé dès 1905 à la suite du décès de son prédécesseur.

Photo de Monsieur le Curé LECOURT, date inconnue



jeudi 11 avril 2019

Humour d'un riverain de Glanville, au début des années 1980

Jacques Lalubie, lors de sa promenade numéro 14 du tome 2 de Randonnées et patrimoine en pays d'auge partage cette anecdote:

"Aboutissant à l'entrée du Val Millet, on prend encore à gauche. Le plateau s'étend à main gauche, le vallon à main droite, superbement moquetté de vert. Le GR 26 prenant par deux fois à droite, le contourne joliment, il n'y a qu'à se laisser guider. On découvre un amusant panneau de voirie : « Voie sans issue sauf riverain Roger Marcel ». Allons donc rendre visite à cet unique riverain... Il s'agit d'une charmante vieille maisonnette à colombage recouvert d'ardoise. La paix serait totale et le terme du monde atteint, si ne hurlaient deux chiens enchaînés à leur tonneau."

Sur le recensement de Glanville de 1968 figure un ROGER Marcel né en 1927 à Blonville sur Mer. Il est couvreur il vit avec son épouse et leurs enfants. Il s'agit probablement de la même personne évoquée dans le texte de Jacques Lalubie.
Il est décédé en 1986 à 58 ans.

Si un éventuel lecteur de cet article possède une éventuelle photo de ce panneau ou connait le nom des toutous, ce serait sympathique de me transmettre afin de l'intégrer ici 😄

J'ai pensé à mon oncle lors de la lecture de ce passage du livre car, notamment à cette époque, il faisait du vélo régulièrement dans ce secteur du Val Millet où se trouve une belle bosse. Je l'ai interrogé mais il n'a jamais vu ce panneau lors de ses sorties.

dimanche 24 mars 2019

Incendie à Honfleur le 23 juillet 1944 à cause d'un réservoir d'essence tombé d'un avion.

Période lacunaire pour la presse, celle-ci étant notamment contrôlée par les Allemands, mais aussi à cause d'un manque de matières premières (papier, électricité et gaz). Tout cela a contribué d'ailleurs à la disparition de nombreux titres.
Voici 2 articles de l’écho Honfleurais, un des rares journal du nord pays d'auge éditant encore a ce moment là et dont les exemplaires ont pu être sauvegardés jusqu’à aujourd'hui et disponibles sur les archives en ligne.

Un réservoir d'essence tombé d'un avion provoque un incendie
Une femme succombe à ses brûlures
Six blessés

Un tragique accident s'est produit dimanche soir, rue de l'Homme-de-Bois. Il était 18 h. 30, lorsqu'un avion anglo-américain, passant au-dessus de Honfleur, laissa tomber deux réservoirs remplis d'essence. L'un d'eux tomba en Seine, mais l'autre s'écrasa dans la cour située derrière l'immeuble n° 41 de la rue de l'Homme-de-Bois. Mme Gomet Elisabeth, 37 ans, qui se trouvait dans sa buanderie, fut blessée légèrement aux jambes et arrosée par l'essence projetée de tous côtés. Deux hommes se précipitèrent immédiatement à son secours MM. René Trouvé, 33 ans, manœuvre, domicilié 20, rue de Grâce, et, Albert Petit, 44 ans, capitaine au bornage, domicilié 39, rue de l'Homme-de-Bois et la transportèrent dans sa cuisine. Malheureusement, la cuisinière était allumée et, quelques instants plus tard, une explosion retentit.
Mme Gomet, dont les vêtements étaient imbibés d'essence, fut transformée en torche vivante. Ses sauveteurs réussirent à étouffer les flammes avec des vêtements et des couvertures, mais, hélas, la pauvre femme était déjà atrocement brûlée. Avec l'aide des services de la Défense Passive, accourus rapidement sur les lieux, et de voisins, Mme Gomet fut transportée à l'hôpital. Elle devait malheureusement décéder lundi matin, dans d'atroces souffrances, après avoir, en pleine conscience, fait preuve d'un remarquable courage.
MM. Trouvé et Petit ont été sérieusement brûlés aux bras et au visage; le plus atteint, M. Trouvé, est en traitement à l'hôpital.
Pendant ce temps, le feu s'était répandu dans les logements donnant sur la cour. La D. P., bientôt remplacée par les pompiers commença la lutte et le feu fut rapidement circonscrit, non sans que les intérieurs des logements aient été ravagés.
Il y a également quatre autres blessés : Mme Eve Marchand, née Jacques, 47 ans, mère de trois enfants, 60, rue de l'Homme-de-Bois, qui, au moment de l'explosion, entrait dans le couloir de l'immeuble touché et fut sérieusement brûlée aux bras et au visage, est hospitalisée ; M. Albert Vincent, 55 ans, employé de chemin de fer, 20, rue de l'Homme-de-Bois ; Mme Madeleine Hamon, 37 ans, 15, rue du Puits, et sa fille Gisèle, 3 ans. Ces trois dernières personnes, blessées par les éclats de verre — tous les carreaux de la maison ayant volé en éclats lors de l'explosion — ont pu regagner leur domicile après pansement.
Cette rapide tragédie a causé dans notre ville une vive émotion.
Nous adressons à M. Gomet, employé à la Cie Lebon, et à son fils, nos plus sincères condoléances.

L'écho Honfleurais du mercredi 26 juillet 1944

L'accident de dimanche
Nouveaux détails

Une très nombreuse assistance se pressait mercredi matin aux obsèques de Mme Gomet, apportant à son mari et à son fils l'hommage de sa profonde sympathie.
Des deux hommes qui, avec un courage et un sang-froid remarquables, s'employèrent à lui porter secours après la chute du réservoir d'essence et après l'explosion, l'un, M. René Trouvé, est toujours à l'hôpital où son état est considéré comme sérieux, étant donné les profondes brûlures à la face et aux bras. Nous avons pu joindre le second, son beau-frère, M. Albert Petit, qui porte lui-même de sérieuses brûlures et qui nous a donné de nouveaux détails sur la rapide tragédie.
M. Petit se trouvait chez lui, dimanche après-midi, avec son beau-frère M. Trouvé, lorsqu'un bruit formidable retentit dans la maison voisine. Tous deux se précipitèrent et aperçurent Mme Gomet qui, déjà rentrée dans sa cuisine, les appela à son aide car elle venait d'être blessée aux jambes par la chute, dans sa cour, d'un réservoir d'essence. La porte du couloir étant fermée, MM. Petit et Trouvé enjambèrent une fenêtre et, tandis que M. Viaud courait chercher un docteur, ils commencèrent à laver les blessures de Mme Gomet. C'est  au bout de quelques minutes qu'une explosion, aussi formidable qu'imprévisible, retentit, provoquée sans nul doute par l'accumulation des gaz d'essence dans la cour exiguë et la présence de feu dans la cheminée. Une flamme immense jaillit, traversant même le couloir de la maison pour atteindre des spectateurs dans la rue et mettant le feu aux immeubles.
Mme Gomet, dont les vêtements étaient imbibés d'essence, était environnée de flammes. Profondément atteints eux-mêmes, MM. Petit et Trouvé l'emportèrent dans leurs bras jusque dans la rue, où la malheureuse femme put enfin être roulée dans des vêtements prêtés par des spectateurs.
Tel est exactement le récit circonstancié qui nous a été fait. Il nous reste à féliciter les sauveteurs de leur rapide et courageuse intervention et à leur souhaiter un prompt et complet rétablissement.

L'écho Honfleurais du samedi 29 juillet 1944



samedi 23 mars 2019

18 novembre 1992: 56 élèves du collège Mozin au cross du Conseil Général

Souvenirs d'une journée. J'avais fait quelques petits cross avec l'école mais ici c'était la première et seule fois d'ailleurs que je me retrouvais dans une course avec autant de participants. Ce n'était pas des conditions idéales, si je me souviens bien, on se marchait presque dessus, surtout au départ. A la fin pour établir le classement, il y avait plusieurs files d'attente pour enregistrer l'arrivée, je m’inquiétais de voir les files d'a côté qui avançaient plus vite que la mienne!

Voici une retranscription d'un article du pays d'auge.

Les jeunes participants au cross du Conseil Général lors de leur départ de Trouville

Mercredi, malgré le vent et la pluie, ils étaient plusieurs milliers de jeunes, venus de tout le département, réunis à « la Prairie » de Caen afin de disputer le cross du Conseil Général. Parmi eux, 56 élèves des classes de la 6e à la 3e du collège Mozin de Trouville accompagnés de leurs professeurs, Mlle Monique Paris, MM. Jean-Claude De Valens et Jean-Jacques Gachet.

 - En benjamines 1ere année, elles étaient 319 à prendre le départ. A l'issue des 1.900 m de course, Elodie Lebec termine 21e, Cécile Pleux 79e et Julie Fontaine 179e.

-En benjamins 1ere année, sur la même distance, ils étaient 385 au départ. Joffrey Baron se classe 176e et Mickaël Alexandre 205e.

-En benjamines 2, 301 filles nées en 1980 étaient inscrites pour parcourir le circuit de 2.000 m. Vanessa Levillain termine 50e devant Dorothée Tesnière 55e, Emmanuelle Hourdin 108e, Carine Clément 125e et Fabienne Duval 185e.

-Dans la quatrième course, celle des garçons nés en 1980, 462 participants se trouvaient engagés. Une nouvelle fois Bernard Julien allait porter bien haut les couleurs trouvillaises en remportant l'épreuve. Derrière lui, un peu plus loin, les locaux réalisent un tir groupé avec Franck Duval 136e, Julien Desmoulin 140e, David Petit 141e et Eric Fortier 155e.

-Dans la course des minimes nées en 1979, Maryline Fontaine se classe 49e sur 238 participantes. Rosa Salgado prend la 90e place, Mickaëlle Lebel termine 95e, Aurélie Fontaine 118e et Séverine Dalleau 124e.

-Chez les minimes garçons nés en 1979, on remarquera la belle performance de Cédric Houssaye qui se classe 16e sur 332 coureurs au départ. Julien Bertaux termine 107e et Mickaël Lefèvre 171e.

-En minimes filles nées en 1978, sur 170 partantes, Aline Crocquevieille se classe 70e et Laurence Réguer 90e.

- Les minimes garçons, nés en 1978, avaient 3.500 m. à parcourir. Mickaël Lainé termine 49e sur 290, Xavier Retout prend la 74e place et Florian Martin la 161e.

- Chez les cadettes, Amélie Briquet se classe 82e sur 110 participantes et chez les cadets, Steeve Jamme termine 27e sur 271 coureurs au départ.
Le Pays d'auge du mardi 24 novembre 1992

Merci à ma grand mère maternelle qui a soigneusement gardé cet article.

vendredi 15 mars 2019

Le manoir des Creuniers au temps du patriarche puis décadence

Le manoir des Creuniers à Hennequeville fut à une époque une colonie de vacances des houillères puis un centre pour toxicomanes.

Adolescent, dans les années 1990, avec mes copains, on craignait ce qu'on appelait Le Patriarche, "les drogués". On vadrouillait dans le coin en vélo. On ne savait pas grand chose, cela restait mystérieux et on se représentait la chose comme une sorte de croque mitaine. Je n'ai pas le souvenir du manoir mais de bâtiments et du linge étendu à l'extérieur. On ne voyait personne, pas un bruit, ce qui accentuait les angoisses. On restait à distance. Est ce que c'était vraiment ce lieu? Mes souvenirs sont assez confus et lointains. En tous cas, ce qui est sûr, cela se trouvait à proximité. Aussi, dans un terrain vague à coté, il y avait plusieurs voitures que l'on pensait volées et dont les auteurs étaient pour nous une évidence.

 Abandonné depuis de nombreuses années (autour de l'année 2000), je suis revenu sur place en juin 2015 pour faire un état des lieux. Malheureusement la bâtisse est fortement dégradée. La végétation a repris le dessus mais c'est surtout les opérations des casseurs, pilleurs et squatteurs qui ont contribué a cette triste désolation. Lors de mon passage, l'entrée est aisée, aucune clôture et la porte en métal qui était censé protéger des intrusions est arrachée. Un sentier dans la végétation trahit une forte fréquentation du lieu.
Les photos prises lors de cette visite sont présentées dans cet article.

Sur le sol, à certains endroits, jonchent de nombreux flyers vantant le lieu du temps de Lucien ENGELMAJER (1920-2007) et son Association de Réinsertion et des Réinsérés du Patriarche. On remarquera la variante de graphie "La résidence du manoir des Creusniers". Ce document a été édité après le 18 octobre 1996, la numérotation à 10 chiffres étant mise en place a cette date.



Seul le bois a résisté sur cette majestueuse porte. 



Le pillage n'a pas de limites!

Vue sur les studios camouflés par la végétation




L’accès au manoir est non sécurisé



Studios que l'on voit sur le tract, 20 ans après...


samedi 9 mars 2019

Noyade d'un enfant à Deauville, le 12 septembre 1916

Voici une retranscription d'un dramatique événement, hélas nombreux a cette époque.

DEAUVILLE. Un enfant noyé. 
Lundi, M. Salaun, préposé des douanes, était en train de pousser dans l'eau son filet à crevettes quand il sentit une résistance. Dans son filet était le corps d'un enfant noyé. Tout en appelant à l'aide, M. Salaun essaya de le ranimer, mais personne ne se préoccupant de ses appels, il est allé au commissariat de police de Deauville prévenir de sa découverte. Le brigadier Lemière et M. Salaun, espérant ramener l'enfant à la vie en raison du peu de temps qu'il paraissait avoir séjourné dans l'eau, s'efforcèrent en vain d'y réussir par tous les moyens en leur pouvoir. Après une heure d'efforts, le corps fut transporté à l'hôpital du Casino où un médecin militaire mit sa science en oeuvre pendant plus d'une heure sans plus de succès. Pendant ce temps, la famille du jeune enfant est venu le reconnaître. Il s'agissait du jeune Fernand Perchey, dont les parents habitent 10, rue de la Touques, à Trouville. Le père, mobilisé, est actuellement en traitement dans un hôpital militaire à Asnières ; la mère malade est à l'hôpital de Trouville. L'enfant était chez ses grands-parents, les époux Perchey, rue Berthier, à Trouville. Des renseignements recueillis, il résulte que la victime jouait vers une heure et demie sur la jetée de Trouville et qu'en descendant l'escalier de la jetée, il a glissé, est tombé à l'eau et a été entraîné par le courant sans qu'aucun secours ait pu lui être porté. Le corps a été remis à la tante de l'enfant, Mme Marie Perchey, rue des Ecoles, à Deauville, qui l'a reconduit dans sa famille.

L'Echo Honfleurais du 20 septembre 1916


On retrouve l'acte de décès du pauvre enfant à l'état civil de Deauville. Fernand Pierre Victorin PERCHEY s'est noyé le 12 septembre 1916 à l'âge de 7 ans. Il est né à Trouville le 23 mars 1909, fils de Théodore Florent PERCHEY et de Amélie PREVOT.

Théodore Florent PERCHEY est maçon, il est né à Trouville sur Mer le 24 février 1882, il est décédé à Limeil Brevannes (94) le 12 juin 1956. Il a épousé à Paris 18eme, le 14 septembre 1907, Amélie PREVOT née le 04 avril 1887 à Beuvraignes (80).

Ses grands parents paternels sont PERCHEY Pierre Désiré et BATARD Eugénie Victorine.
PERCHEY Pierre Désiré, maçon, est né à Trouville sur Mer le 22 février 1842 et décédé dans cette même commune le 28 novembre 1918. Il a épousé à Saint Vaast en Auge, le 30 avril 1863, BATARD Eugénie Victorine née en 1843 à Saint Vaast en Auge.

dimanche 17 février 2019

Deux générations de filles mères domestiques à Cambremer

Dans ma généalogie, on rencontre 2 générations de filles mères, ce qui implique qu'une partie de mon ascendance est inconnue, d'autant plus que ce sont des SOSA assez proches.
Je me suis beaucoup interrogé sur ces personnes, c'est donc naturellement que j'ai concentré des recherches sur elles.

Grâce a l'état civil, on découvre le noyau familial:

Partons de mon arrière grand père LABBEY Marcel Camille Arsène né le 04 octobre 1897 à Cambremer.
Il est fils de LABBEY Célestine Albertine âgée de 39 ans et demi, veuve de GASTION Eugène. Celle-ci est accouchée en la maison du sieur PINCON Arsène Constant située à Cambremer, quartier d'Englesqueville.

LABBEY Célestine Albertine est née le 07 avril 1858 au domicile des ses grands parents, elle est fille de LABBEY Aimée Delphine et de père inconnu. Elle se marie à l'age de 28 ans avec GASTION Eugène, le 19 septembre 1886 à Cambremer. Mariage de courte durée car l'époux décède quelques mois après, le 23 mars 1887 à Saint Laurent du Mont à l'age de 31 ans.

Outre mon arrière grand père né en 1897, Célestine Albertine a accouchée d'un fils mort né le 02 janvier 1893 à Cambremer, aussi de père inconnu.

Une visite au cimetière de Cambremer (vers 2008) ne m'a pas permis de retrouver une trace de LABBEY Célestine Albertine. Celle-ci est décédée dans ladite commune, en son domicile quartier du Nouveau Monde le 21 mars 1932. Ceci dit de nombreuses tombes étaient illisibles.

LABBEY Aimée Delphine est née à Cambremer le 12 décembre 1836. Comme indiqué précédemment, elle accouche de sa fille en 1858. Elle se marie le 13 janvier 1861 à Cambremer avec Jacques Adolphe MARCOTTE, veuf de Marie Justine Athalie ROBILLARD, décédée le 13 janvier 1860. Il me semble étonnant que le mariage ait eu lieu à la date du premier anniversaire du décès de sa première épouse, drôle de coïncidence. Dans cet acte de mariage, elle est présentée comme étant ancienne servante.
Elle meurt des suites d'un accouchement à l'age 35 ans le 14 octobre 1872 à Cambremer. Elle a eu au moins 7 enfants dont 6 portant le nom de MARCOTTE.

L'état civil apporte ces informations mais des recherches complémentaires dans les registres de catholicité ainsi que dans les recensements vont permettre d'en savoir un peu plus l'environnement de ces femmes.

Dans les registres de baptême de la paroisse de Cambremer, assez succincts, on extrait les informations suivantes:

Le dimanche 17 octobre 1897 a été baptisé "Marcelle Camille Arsène LABBEY" des œuvres de Célestine Labbey et de père inconnu. Le parrain est Hozy Arthur HOULEY, la marraine Camille Marie Eugénie CHILARD. Le parrain et la marraine ne semblent pas avoir de liens de parenté avec la famille. Arthur Hozy HOULEY et son épouse ont eu une fille née le même jour que Marcel Labbey, le 4 octobre 1897 également à Cambremer!
Au mariage d'Arthur Hozy HOULEY, le 23 décembre 1897, un des témoins est Arsène PINCON! L'épouse de dudit HOULEY est indiquée divorcée, son premier mari est CHILARD Cirille, ce CHILARD Cirille a une nièce qui se nomme Camille CHILARD, sans doute la marraine de Marcel LABBEY.

Célestine Albertine LABBEY a été baptisée le 8 avril 1858,  lendemain de sa naissance, fille de Delphine Aimée LABBEY et de père inconnu. Le parrain est Eugène LABBEY, la marraine Victorine LABBEY.

Voici la synthèse des nombreuses recherches effectuées dans les recensements de population:

LABBEY Célestine Albertine (1858-1932) doit figurer dans 13 recensements!

1861: Ne vit pas chez sa mère et son beau père Jacques Adolphe MARCOTTE. Peut-être chez ses grands parents? Aimée Célestine LABBEY 3 ans y vit (Recensement de Cambremer p9-10).

1866: Célestine Albertine âgée de 7 ans vit chez sa mère et son beau père à Cambremer, Le Bourg (Recensement de Cambremer p3). A noter que LABBEY Aimée Célestine agée de 8 ans vit chez ses grands parents, recensement p16, la même enfant?

1872: Elle habite à Cambremer, quartier La Bruyère et le Nouveau Monde, elle est servante chez MARIE Désirée, veuve PIERRE, propriétaire cultivatrice, 65 ans de Auvillars. (Recensement de Cambremer p13).

1876: Elle vit à Monteille, quartier de l'Eglise. Elle est servante chez GRAFFET Jean Baptiste, propriétaire de 70 ans né à Vieux Pont et DELAQUAIZE Anne Octavie âgée de 52 ans née à Bretteville sur Dives. Un autre domestique vit sous le même toit, BERNARD Eugène d'Ambourg âgé de 14 ans né à Cambremer. (Recensement de Monteille p52).

1881: Elle habite à Notre Dame d'Estrées. LABBEY Célestine (24?ans) est servante chez MAURY Adrien aubergiste âgé de 24 ans (Recensement de Notre Dame d'Estrées p122).

1886: Non trouvée sur Cambremer et de nombreuses communes aux alentours. A son mariage avec Eugène GASTION le 19 septembre 1886, elle est indiquée domiciliée à Cambremer

1891: Elle habite à Cambremer, quartier d'Englesqueville. Elle est domestique chez Joseph GOSSET, 53 ans, propriétaire cultivateur et son épouse RIPEY Victorine âgée de 52 ans. Un autre domestique vit a cet endroit, HERVIEU Joseph, âgé de 25 ans.(Recensement de Cambremer p13).

1896: Elle vit à Saint Laurent du Mont, quartier de l'Ancien Chemin de Cambremer. Elle est nommée LABBE Vve FONTAINE Célestine 38 ans, servante de PINCON Arsène journalier de 54 ans (Recensement de Saint Laurent du Mont p102). Pourquoi veuve FONTAINE  et non GASTION? GASTION Eugène est né de parents inconnus à Saint Lo le 28/02/1856 (malheureusement pas de registres) à son mariage avec LABBEY Célestine Albertine, par contre dans son acte de décès il est indiqué que sa mère est LAUDEL Justine. Après recherches, elle s'appelle en réalité LAUBEL Aimée Justine et s'est mariée à Cambremer le 31 juillet 1861 avec FONTAINE Firmin Amand. Elle s'était mariée une première fois le 14 février 1858 à Littry avec DAVID Adrien Théodule. GASTION Eugène a peut être été élevé par sa mère et son beau père FONTAINE Firmin Amand et certaines personnes dans la vie de tous les jours le nommait ainsi FONTAINE mais ce ne sont que des suppositions.

1901: Elle habite à Victot Pontfol, Section de Pontfol. Elle est indiquée épouse de PINCON Arsène 54 ans, journalier, son fils Marcel âgé de 3 ans figure également. FOUBERT Ludovic, domestique de 37 ans vit sous le même toit. (Recensement de Victot Pontfol p24).

1906: Non retrouvée...

1911: Non retrouvée...

A noter que PINCON Arsène 70 ans décède le 27 avril 1913 à Cambremer, en son domicile quartier d'Englesqueville.

1921: Elle habite seule à Cambremer, Nouveau Monde (Recensement p10).

1926: Elle vit à Cambremer, Nouveau Monde avec CARROT Pierre né en 1867 à Rennes, ce dernier est indiqué pensionnaire. (Recensement de Cambremer p11)

1931: Elle habite à Cambremer, Nouveau Monde sous le nom de GASSION, elle est domestique chez CARRAU Ange maçon né en 1867 à Vernes(?). S'agit il de la même personne qu'en 1926? Il est fort probable, il existe la commune de Vern sur seiche à proximité de Rennes. (Recensement de Cambremer p13).

La mère de Célestine Albertine, LABBEY Aimée Delphine (1836-1872) doit figurer dans 7 recensements.(Elle n'était pas encore née lors de celui de 1836).

1841: Elle vit chez ses parents à Cambremer (recensement p24).

1846: Elle vit chez ses parents à Cambremer, Montaval (recensement de Cambremer p10).

1851: Elle habite à Cambremer le Bourg, elle est domestique chez LEBART Philippe 37 ans, propriétaire, Maitre Chapelier et DIZEY Marie Zoé 35 ans. (Recensement de Cambremer p17).

1856: Non retrouvée sur Cambremer et les communes alentours, ce serait pourtant une information précieuse de connaitre sa résidence, sans doute sous le statut de servante, 2 ans avant la naissance de sa fille.

1861: Elle vit avec son époux à Cambremer avec leurs enfants (du premier mariage de l'époux mais sans Célestine Albertine, ce que l'on a vu précédemment). (Recensement de Cambremer p8).

1866: Elle vit avec son époux et leurs enfants à Cambremer, Le Bourg (Recensement p3).

1872: Elle vit avec son époux et leurs enfants à Cambremer (Recensement p8).

Nous obtenons ainsi grâce aux recensements des fragments de vie de ces deux femmes. Cela permet de découvrir que LABBEY Célestine Albertine n'est pas restée à Cambremer toute sa vie comme les registres d'état civil semblait l'indiquer. Pour sa mère Aimée Delphine, il reste a retrouver sa trace dans les recensements de 1856, ce qui permettrait peut-être de faire une belle découverte dans cette investigation familiale.
Les recensements de 1896 et 1901 indique que LABBEY Célestine Albertine et PINCON Arsène Constant vivent sous le même toit. Mon arrière grand père étant né en 1897, il est donc envisageable que son père soit PINCON Arsène Constant. Si ce dernier est le père, pourquoi il n'y a pas eu reconnaissance de l'enfant? Il faut savoir que PINCON Arsène Constant était toujours officiellement marié avec LEPERCHEY Clémentine Victorine, mariage ayant eu lieu le 18 janvier 1870 à Saint Pair du Mont. Les recensements indiquent qu'ils ont vécu ensemble à Saint Pair du Mont jusqu'en 1886. A partir du recensement de 1891, LEPERCHEY Clémentine Victorine vit seule à Saint Pair du Mont jusqu’à son décès dans cette commune le 25 juillet 1914, l'acte indique qu'elle est veuve de PINCON Arsène Constant. Par ailleurs l'acte de décès de PINCON Arsène Constant, décédé le 27 avril 1913, indique qu'il est époux de LEPERCHEY Clémentine Victorine. Ces éléments apportent la preuve qu'ils sont restés mariés. PINCON Arsène Constant a donc d'abord vécu seul en 1891, à Cambremer, comme l'indique le recensement de la commune avant de vivre en concubinage avec LABBEY Célestine Albertine. Etant toujours officiellement marié, il ne pouvait donc pas reconnaître un éventuel enfant illégitime.

On peut aussi en savoir plus sur leur environnement grâce aux témoins présents dans les actes.

Sources: Archives du Calvados en ligne, Archives du diocèse de Bayeux et Lisieux.

Le café restaurant de Pennedepie

Sur des cartes postales anciennes, on retrouve différentes vues du café restaurant de Pennedepie, aujourd'hui le moulin Saint Georges.
Pennedepie. Café Laurent MAUTOR. Tampon postal de 1913.
Laurent Auguste MAUTOR est né à Pennedepie le 10 août 1879, fils de Pierre Désiré MAUTOR, charron et de Julia Duval. Laurent MAUTOR s'est marié le 23 septembre 1906 à Pennedepie avec DUCHEMIN Marie Juliette Clémence (née en 1881 à Pennedepie). Laurent MAUTOR fut également Maire de la commune de Pennedepie. Il est décédé dans cette commune le 6 février 1946.

Un veau phénomène

 Une vache appartenant à M. Laurent Mautor, propriétaire à Pennedepie, a mis bas, jeudi, un veau phénomène. L'animal était cynocéphale, avec un œil immense au milieu du front ; une bouche déformée se trouvait en dessous de deux tètes soudées en une seule et ayant quatre oreilles. Une trompe nasale était au-dessous de l'œil ; l'un des pieds postérieurs était bot, la queue était rudimentaire. L'ensemble avait un aspect plutôt hideux. Ce monstre n'était pas arrivé à terme. On en voit rarement ainsi conformés, aussi M. Bansse, vétérinaire, l'a-t-il envoyé à l'Ecole vétérinaire de Lyon, pour prendre place dans la collection que possède déjà cet établissement.
L’Echo Honfleurais du 14 mars 1914



Pennedepie. Café Restaurant Oscar BAILLEUL, dans les années 1930.
Oscar Florentin BAILLEUL est né à Saint Romain de Colbosc le 28 août 1875, fils d'Auguste Paul BAILLEUL et de Marie Désirée PREVOST, cultivateurs. Oscar BAILLEUL s'est marié au Havre le 3 septembre 1904 avec DUROSAY Suzanne Caroline Juliette (née en 1882 au Havre). En 1895, sa fiche matricule indique qu'il exerce la profession de caviste.

Années 70-80?

Le moulin Saint Georges en 2008

Le moulin Saint Georges en 2016

samedi 16 février 2019

Deux accidents mortels à Trouville sur Mer en mai 1895

Lors de recherches dans la presse ancienne, voici deux tristes faits divers ayant eu lieu à Trouville sur Mer qui m'ont interpellé, j'ai donc voulu en faire part sur cet article.


Trouville. Une femme Célestin Dot, journalière à Trouville, rue d'Aguesseau, avait placé sa jeune enfant, une petite fille de 2 ans, dans une brouette, pendant qu'elle se consolait, selon son habitude, dans un des débits du carrefour d'Aguesseau, rue de Pont-l’Évêque. Un lourd tombereau, chargé de sable, conduit par un nommé Dubois, Amand, vint à descendre la rue, et, avant que le charretier eût pu arrêter son attelage, la brouette dans laquelle se trouvait la pauvre petite fille fut renversée, et, l'enfant allait passer sous une des roues du lourd véhicule, quand le conducteur, voyant le danger, put arrêter la marche de ses chevaux. Malheureusement, l'enfant se trouvait néanmoins serrée contre le sol, un ouvrier boulanger, M. Lérondelle, pour la dégager, dut faire subir à la roue un mouvement rétrograde. La petite fille fut portée aussitôt chez le pharmacien le plus proche, qui lui donna des soins ; mais une heure après elle expirait.
L'opinion publique blâme énergiquement la conduite de la femme Célestin Dot, dans cette pénible circonstance. 

Le Pays d'Auge du 1er mai 1895

La petite fille s'appelle DOT Françoise Désirée, elle est décédée à Trouville sur Mer donc, le 23 avril 1895 à l'âge de 2 ans et demi. Elle est née à Deauville le 1er août 1892. Elle est fille de DOT Célestin Marcel qui est charron, menuisier et de LEBECQ Désirée Zoé.



Trouville.  Accident. Mardi dernier, vers 6 heures du soir, un bien triste accident est arrivé dans la maison occupée par les époux Harel, rue de la Mer. Un nommé Canu, Georges, âgé de 26 ans, demeurant impasse Chartier, à Trouville, était occupé aux réparations de ladite maison pour le compte de MM. Lefranc, entrepreneurs de menuiserie. Il était monté dans une échelle à environ 2 m. 50 de hauteur, lorsque celle-ci vint à glisser. Canu perdit l'équilibre et tomba à la renverse sur un baril qui se trouvait près de l'échelle. Dans sa chute, le malheureux ouvrier s'est fait de très graves contusions à la tête et aux reins. Les témoins de cet accident, les nommés Costey et Saussey, maçons, s'empressèrent de conduire Canu à la pharmacie Truelle, où un premier pansement fut fait, mais vu l'état de ses blessures, son transport à l'hôpital fut jugé nécessaire. Malgré les soins qui lui furent donnés par les docteurs Couturier et Prévost, Georges Canu a succombé vendredi, dans la matinée. Il laisse une veuve dans un état intéressant. Ses obsèques ont eu lieu dimanche matin, à 8 heures, à Villerville, où le corps a été transporté.

Le Pays d'Auge du mercredi 8 mai 1895

CANU Georges Edouard est décédé à Trouville sur Mer le 3 mai 1895 à l'âge de 26 ans, il est né dans la même commune le 4 juillet 1868. Il est fils de CANU Amand Auguste, marin et de SELLE Héloïse Désirée. Il s’était marié quelques mois avant son décès à Villerville le 5 janvier 1895 avec DUFAY Marie Arthémise Adelina. Au moment du décès, sa femme est enceinte. Elle accouche le 6 novembre 1895 à Villerville d'un garçon, CANU Georges Auguste Louis.

 Sur le recensement de 1896, il y a une famille Harel Rue de la Mer. Le chef de ménage est HAREL Louis Aimé Gustave.

dimanche 10 février 2019

La Briqueterie Vivien à Equemauville au début du XXe siècle


Mon arrière arrière grand père a travaillé à la briqueterie Vivien à Equemauville.

BILLARD Victor Jules Aimé est né le 31 août 1868 à Equemauville, il se marie à Foulbec  le 5 juin 1897 avec MOULIN Léontine Blanche Amanda de 9 ans sa cadette. Le couple passe leur existence à Equemauville. Victor meurt à l’âge de 79 ans, le 19 juin 1948 à l’hôpital d’Honfleur des suites d’une fracture du col du fémur due à une chute devant l’église d’Equemauville alors qu’il jouait au jeu de palets.
Les recensements de population permettent d’avoir une idée sur la période pendant laquelle il a exercé la profession de briquetier. En 1901, il est journalier chez LEBEDEL Théodore. Sur les recensements du 31 mars 1906 et du 30 mars 1911, il est indiqué que le chef de ménage est briquetier chez Vivien.
Le recensement suivant d’après guerre, en 1921, Victor est désormais ouvrier agricole chez HUE Achille. Mon aïeul est donc briquetier au moins 5 ans.

Les registres d’état civil de la commune permettent d’affiner cette période grâce notamment aux indications sur les actes de naissance de ses 12 enfants. A la naissance des ses premiers enfants, Victor est journalier et les témoins n’ont, a première vue, pas de liens avec la briqueterie Vivien. A la naissance de son cinquième enfant, Victor, le 24 aout 1901 le père est toujours journalier, mais les deux témoins sont briquetiers QUESNEY Louis âgé de 37 ans et DALIGNE Jules âgé de 31 ans. Simple coïncidence? Victor travaillait déjà à la briqueterie? C’est sur l’acte de décès de sa mère le 19 juillet 1903 ou Victor est déclarant âgé de 34 ans et indiqué pour la première fois briquetier. Quelques jours avant, a la naissance de son sixième enfant, le 8 juillet 1903, Victor est indiqué être journalier, les deux témoins sont briquetiers HALBY Amédée âgé de 27 ans et DALIGNE Jules âgé de 34 ans. Il semble donc avoir changé de métier à ce moment là ou plus probablement il exerçait les deux activités de journalier et briquetier pour subvenir aux besoins de la famille. Le 26 août 1904, il est indiqué briquetier dans l’acte de décès de son fils Raymond âgé de 4 ans.
Il est indiqué briquetier lors de la naissance son enfant suivant,  son septième enfant, mon arrière grand-mère Victorine, née le 6 décembre 1904.
Il est toujours briquetier à la naissance de son enfant suivant le 4 février 1908, François, un des témoins est HALBY Louis âgé de 40 ans, contremaître de briqueterie. Ensuite il y a la naissance de Jean le 16 avril 1910. Comme attendu Victor est briquetier. Les 2 témoins sont briquetiers également QUESNEY Louis âgé de 45 ans et BLOT Lucien âgé de 32 ans.
A la naissance de Marguerite le 8 mai 1911, son père Victor est toujours briquetier. Un des témoins est briquetier, DALIGNE Jules âgé de 42 ans. Le second témoin est VIVIEN Jean, négociant âgé de 21 ans. Ce dernier est le fils de la patronne de la briqueterie.
Marie est née le 13 janvier 1913, Victor n’exerce plus le métier de briquetier mais celui de journalier, un des témoins est POISSON Georges, briquetier âgé de 34 ans.
Enfin à la naissance de la petite dernière, le 14 mars 1916, Victor est indiqué être ouvrier agricole.
Victor et son épouse sont indiqués journaliers domiciliés à Equemauville lors du mariage de leur fille aînée Eva à Paris le 25 octobre 1919.
Mon arrière arrière grand père a donc travaillé à la briqueterie VIVIEN au moins 8 ans, de 34 à 42 ans.


 Un relevé des recensements de 1906 et 1911 de la commune d’Equemauville permet d’identifier les employés de la briqueterie et ainsi avoir une idée de ce qu’a pu être l’environnement de travail de mon aïeul.

Recensement d’Equemauville de 1906


Les briquetiers à la briqueterie VIVIEN :

GALOPIN Charles né en 1886 à Equemauville
QUESNEY Louis né en 1864 au Torpt
DALIGNE Jules né en 1867 à Equemauville
NOGRET Ferdinand né en 1856 à Equemauville
HALBY Amédée né en 1876 à Equemauville
BILLARD Victor né en 1868 à Equemauville
BLOT Lucien né en 1878 à Trouville
HAMON Pierre né en 1853 à Honfleur
MULET Eugène né en 1875 à Beuzeville
LEROY Constant né en 1845 à Equemauville
RUFIN Georges né en 1861 à Barneville
GRAINVILLE Albert né en 1880 à Fourneville
BELLENGER Auguste né en 1862 à Vasouy
SENOZE Jules né en 1878 à Benerville

Les autres corps de métier à la briqueterie VIVIEN :

DUFAY Emma née en 1857 à Honfleur est patronne de la briqueterie
LEGOURDIER Auguste né en 1836 à Barneville est maréchal
MERIGOT Louis né en 1870 à Commantry (Allier) est mécanicien
LINTZ Louis né en 1855 à Honfleur est contremaitre d’usine
LEROY Isidore né en 1864 à Equemauville est journalier
MARTIN Amand né en 1850 à Barneville est journalier
PAILLOT Ferdinand né en 1866 à Barneville est domestique
FAMETTE Augusta née en 1879 à Genneville est servante

On remarque qu'a l'époque les ouvriers vivaient près de leur lieu de travail.
On trouve aussi sur le recensement de 1906 de Barneville la Bertran, commune à proximité, DUCHEMIN Victor né en 1851 à Hennequeville qui est briquetier chez VIVIEN.

Recensement d’Equemauville de 1911


Les briquetiers à la briqueterie VIVIEN :

GILLES Eugène né en 1890 à Conteville
LEROY Constant né en 1844 à Equemauville
QUESNEY Louis né en 1864 au Torpt
QUESNEY Julien né en 1891 à Ablon
GALOPIN Charles né en 1886 à Equemauville
BILLARD Victor né en 1868 à Equemauville
POISSON Georges né en 1879 à Pennedepie
BELLENGER Auguste né en 1862 à Vasouy
DALIGNE Jules né en 1869 à Equemauville
YGOUF Désiré né en 1878 à Torteval
DAVID Eugène né en 1875 à Barneville
BRIERE Pierre né en 1879 à Ablon
QUERUEL Edmond né en 1890 à Barneville

Les autres corps de métier à la briqueterie VIVIEN :

DUFAY Emma né en 1857 à Honfleur est patronne de la briqueterie
VIVIEN Jean né en 1889 à Equemauville fils de la précédente travaille à la briqueterie
GILLES Léon né en 1867 à Conteville est journalier
HALBY Louis né en 1867 à Honfleur est contremaitre
LEROY Isidorine née en 1848 à Equemauville est journalière
LEROY Isidore né en 1860 à Equemauville est charretier
MERIGOT Louis né en 1871 à Commantry (Allier) est mécanicien
PAILLOT Louis né en 1886 à Barneville est domestique
FAUVEAU Charlotte née en 1899 à Fourneville est servante

On retrouve bien dans ces recensements les témoins cités dans les actes de naissance des enfants de Victor BILLARD et de MOULIN Léontine.
Sur la période 1897-1918 des registres de naissance d’Equemauville, Victor est cité témoin une seule fois, à la naissance de QUESNEY Albert Léon le 12 mars 1905, fils de QUESNEY Louis Julien âgé de 41 ans, briquetier et de BLONDEL Victorine Léontine âgée de 40 ans. Il est briquetier tout comme le second témoin DALIGNE Jules.
QUESNEY Louis et mon arrière arrière grand père BILLARD Victor avaient sans doute des liens d’amitiés, Louis a également été témoin d’une naissance d’un enfant de Victor à 2 reprises.

On retrouve DALIGNE Jules une nouvelle fois, celui-ci est souvent témoin dans les registres d’Equemauville de cette période. Il l’est d’ailleurs à trois reprises lors des naissances des enfants de Victor.