dimanche 24 mars 2019

Incendie à Honfleur le 23 juillet 1944 à cause d'un réservoir d'essence tombé d'un avion.

Période lacunaire pour la presse, celle-ci étant notamment contrôlée par les Allemands, mais aussi à cause d'un manque de matières premières (papier, électricité et gaz). Tout cela a contribué d'ailleurs à la disparition de nombreux titres.
Voici 2 articles de l’écho Honfleurais, un des rares journal du nord pays d'auge éditant encore a ce moment là et dont les exemplaires ont pu être sauvegardés jusqu’à aujourd'hui et disponibles sur les archives en ligne.

Un réservoir d'essence tombé d'un avion provoque un incendie
Une femme succombe à ses brûlures
Six blessés

Un tragique accident s'est produit dimanche soir, rue de l'Homme-de-Bois. Il était 18 h. 30, lorsqu'un avion anglo-américain, passant au-dessus de Honfleur, laissa tomber deux réservoirs remplis d'essence. L'un d'eux tomba en Seine, mais l'autre s'écrasa dans la cour située derrière l'immeuble n° 41 de la rue de l'Homme-de-Bois. Mme Gomet Elisabeth, 37 ans, qui se trouvait dans sa buanderie, fut blessée légèrement aux jambes et arrosée par l'essence projetée de tous côtés. Deux hommes se précipitèrent immédiatement à son secours MM. René Trouvé, 33 ans, manœuvre, domicilié 20, rue de Grâce, et, Albert Petit, 44 ans, capitaine au bornage, domicilié 39, rue de l'Homme-de-Bois et la transportèrent dans sa cuisine. Malheureusement, la cuisinière était allumée et, quelques instants plus tard, une explosion retentit.
Mme Gomet, dont les vêtements étaient imbibés d'essence, fut transformée en torche vivante. Ses sauveteurs réussirent à étouffer les flammes avec des vêtements et des couvertures, mais, hélas, la pauvre femme était déjà atrocement brûlée. Avec l'aide des services de la Défense Passive, accourus rapidement sur les lieux, et de voisins, Mme Gomet fut transportée à l'hôpital. Elle devait malheureusement décéder lundi matin, dans d'atroces souffrances, après avoir, en pleine conscience, fait preuve d'un remarquable courage.
MM. Trouvé et Petit ont été sérieusement brûlés aux bras et au visage; le plus atteint, M. Trouvé, est en traitement à l'hôpital.
Pendant ce temps, le feu s'était répandu dans les logements donnant sur la cour. La D. P., bientôt remplacée par les pompiers commença la lutte et le feu fut rapidement circonscrit, non sans que les intérieurs des logements aient été ravagés.
Il y a également quatre autres blessés : Mme Eve Marchand, née Jacques, 47 ans, mère de trois enfants, 60, rue de l'Homme-de-Bois, qui, au moment de l'explosion, entrait dans le couloir de l'immeuble touché et fut sérieusement brûlée aux bras et au visage, est hospitalisée ; M. Albert Vincent, 55 ans, employé de chemin de fer, 20, rue de l'Homme-de-Bois ; Mme Madeleine Hamon, 37 ans, 15, rue du Puits, et sa fille Gisèle, 3 ans. Ces trois dernières personnes, blessées par les éclats de verre — tous les carreaux de la maison ayant volé en éclats lors de l'explosion — ont pu regagner leur domicile après pansement.
Cette rapide tragédie a causé dans notre ville une vive émotion.
Nous adressons à M. Gomet, employé à la Cie Lebon, et à son fils, nos plus sincères condoléances.

L'écho Honfleurais du mercredi 26 juillet 1944

L'accident de dimanche
Nouveaux détails

Une très nombreuse assistance se pressait mercredi matin aux obsèques de Mme Gomet, apportant à son mari et à son fils l'hommage de sa profonde sympathie.
Des deux hommes qui, avec un courage et un sang-froid remarquables, s'employèrent à lui porter secours après la chute du réservoir d'essence et après l'explosion, l'un, M. René Trouvé, est toujours à l'hôpital où son état est considéré comme sérieux, étant donné les profondes brûlures à la face et aux bras. Nous avons pu joindre le second, son beau-frère, M. Albert Petit, qui porte lui-même de sérieuses brûlures et qui nous a donné de nouveaux détails sur la rapide tragédie.
M. Petit se trouvait chez lui, dimanche après-midi, avec son beau-frère M. Trouvé, lorsqu'un bruit formidable retentit dans la maison voisine. Tous deux se précipitèrent et aperçurent Mme Gomet qui, déjà rentrée dans sa cuisine, les appela à son aide car elle venait d'être blessée aux jambes par la chute, dans sa cour, d'un réservoir d'essence. La porte du couloir étant fermée, MM. Petit et Trouvé enjambèrent une fenêtre et, tandis que M. Viaud courait chercher un docteur, ils commencèrent à laver les blessures de Mme Gomet. C'est  au bout de quelques minutes qu'une explosion, aussi formidable qu'imprévisible, retentit, provoquée sans nul doute par l'accumulation des gaz d'essence dans la cour exiguë et la présence de feu dans la cheminée. Une flamme immense jaillit, traversant même le couloir de la maison pour atteindre des spectateurs dans la rue et mettant le feu aux immeubles.
Mme Gomet, dont les vêtements étaient imbibés d'essence, était environnée de flammes. Profondément atteints eux-mêmes, MM. Petit et Trouvé l'emportèrent dans leurs bras jusque dans la rue, où la malheureuse femme put enfin être roulée dans des vêtements prêtés par des spectateurs.
Tel est exactement le récit circonstancié qui nous a été fait. Il nous reste à féliciter les sauveteurs de leur rapide et courageuse intervention et à leur souhaiter un prompt et complet rétablissement.

L'écho Honfleurais du samedi 29 juillet 1944



samedi 23 mars 2019

18 novembre 1992: 56 élèves du collège Mozin au cross du Conseil Général

Souvenirs d'une journée. J'avais fait quelques petits cross avec l'école mais ici c'était la première et seule fois d'ailleurs que je me retrouvais dans une course avec autant de participants. Ce n'était pas des conditions idéales, si je me souviens bien, on se marchait presque dessus, surtout au départ. A la fin pour établir le classement, il y avait plusieurs files d'attente pour enregistrer l'arrivée, je m’inquiétais de voir les files d'a côté qui avançaient plus vite que la mienne!

Voici une retranscription d'un article du pays d'auge.

Les jeunes participants au cross du Conseil Général lors de leur départ de Trouville

Mercredi, malgré le vent et la pluie, ils étaient plusieurs milliers de jeunes, venus de tout le département, réunis à « la Prairie » de Caen afin de disputer le cross du Conseil Général. Parmi eux, 56 élèves des classes de la 6e à la 3e du collège Mozin de Trouville accompagnés de leurs professeurs, Mlle Monique Paris, MM. Jean-Claude De Valens et Jean-Jacques Gachet.

 - En benjamines 1ere année, elles étaient 319 à prendre le départ. A l'issue des 1.900 m de course, Elodie Lebec termine 21e, Cécile Pleux 79e et Julie Fontaine 179e.

-En benjamins 1ere année, sur la même distance, ils étaient 385 au départ. Joffrey Baron se classe 176e et Mickaël Alexandre 205e.

-En benjamines 2, 301 filles nées en 1980 étaient inscrites pour parcourir le circuit de 2.000 m. Vanessa Levillain termine 50e devant Dorothée Tesnière 55e, Emmanuelle Hourdin 108e, Carine Clément 125e et Fabienne Duval 185e.

-Dans la quatrième course, celle des garçons nés en 1980, 462 participants se trouvaient engagés. Une nouvelle fois Bernard Julien allait porter bien haut les couleurs trouvillaises en remportant l'épreuve. Derrière lui, un peu plus loin, les locaux réalisent un tir groupé avec Franck Duval 136e, Julien Desmoulin 140e, David Petit 141e et Eric Fortier 155e.

-Dans la course des minimes nées en 1979, Maryline Fontaine se classe 49e sur 238 participantes. Rosa Salgado prend la 90e place, Mickaëlle Lebel termine 95e, Aurélie Fontaine 118e et Séverine Dalleau 124e.

-Chez les minimes garçons nés en 1979, on remarquera la belle performance de Cédric Houssaye qui se classe 16e sur 332 coureurs au départ. Julien Bertaux termine 107e et Mickaël Lefèvre 171e.

-En minimes filles nées en 1978, sur 170 partantes, Aline Crocquevieille se classe 70e et Laurence Réguer 90e.

- Les minimes garçons, nés en 1978, avaient 3.500 m. à parcourir. Mickaël Lainé termine 49e sur 290, Xavier Retout prend la 74e place et Florian Martin la 161e.

- Chez les cadettes, Amélie Briquet se classe 82e sur 110 participantes et chez les cadets, Steeve Jamme termine 27e sur 271 coureurs au départ.
Le Pays d'auge du mardi 24 novembre 1992

Merci à ma grand mère maternelle qui a soigneusement gardé cet article.

vendredi 15 mars 2019

Le manoir des Creuniers au temps du patriarche puis décadence

Le manoir des Creuniers à Hennequeville fut à une époque une colonie de vacances des houillères puis un centre pour toxicomanes.

Adolescent, dans les années 1990, avec mes copains, on craignait ce qu'on appelait Le Patriarche, "les drogués". On vadrouillait dans le coin en vélo. On ne savait pas grand chose, cela restait mystérieux et on se représentait la chose comme une sorte de croque mitaine. Je n'ai pas le souvenir du manoir mais de bâtiments et du linge étendu à l'extérieur. On ne voyait personne, pas un bruit, ce qui accentuait les angoisses. On restait à distance. Est ce que c'était vraiment ce lieu? Mes souvenirs sont assez confus et lointains. En tous cas, ce qui est sûr, cela se trouvait à proximité. Aussi, dans un terrain vague à coté, il y avait plusieurs voitures que l'on pensait volées et dont les auteurs étaient pour nous une évidence.

 Abandonné depuis de nombreuses années (autour de l'année 2000), je suis revenu sur place en juin 2015 pour faire un état des lieux. Malheureusement la bâtisse est fortement dégradée. La végétation a repris le dessus mais c'est surtout les opérations des casseurs, pilleurs et squatteurs qui ont contribué a cette triste désolation. Lors de mon passage, l'entrée est aisée, aucune clôture et la porte en métal qui était censé protéger des intrusions est arrachée. Un sentier dans la végétation trahit une forte fréquentation du lieu.
Les photos prises lors de cette visite sont présentées dans cet article.

Sur le sol, à certains endroits, jonchent de nombreux flyers vantant le lieu du temps de Lucien ENGELMAJER (1920-2007) et son Association de Réinsertion et des Réinsérés du Patriarche. On remarquera la variante de graphie "La résidence du manoir des Creusniers". Ce document a été édité après le 18 octobre 1996, la numérotation à 10 chiffres étant mise en place a cette date.



Seul le bois a résisté sur cette majestueuse porte. 



Le pillage n'a pas de limites!

Vue sur les studios camouflés par la végétation




L’accès au manoir est non sécurisé



Studios que l'on voit sur le tract, 20 ans après...


samedi 9 mars 2019

Noyade d'un enfant à Deauville, le 12 septembre 1916

Voici une retranscription d'un dramatique événement, hélas nombreux a cette époque.

DEAUVILLE. Un enfant noyé. 
Lundi, M. Salaun, préposé des douanes, était en train de pousser dans l'eau son filet à crevettes quand il sentit une résistance. Dans son filet était le corps d'un enfant noyé. Tout en appelant à l'aide, M. Salaun essaya de le ranimer, mais personne ne se préoccupant de ses appels, il est allé au commissariat de police de Deauville prévenir de sa découverte. Le brigadier Lemière et M. Salaun, espérant ramener l'enfant à la vie en raison du peu de temps qu'il paraissait avoir séjourné dans l'eau, s'efforcèrent en vain d'y réussir par tous les moyens en leur pouvoir. Après une heure d'efforts, le corps fut transporté à l'hôpital du Casino où un médecin militaire mit sa science en oeuvre pendant plus d'une heure sans plus de succès. Pendant ce temps, la famille du jeune enfant est venu le reconnaître. Il s'agissait du jeune Fernand Perchey, dont les parents habitent 10, rue de la Touques, à Trouville. Le père, mobilisé, est actuellement en traitement dans un hôpital militaire à Asnières ; la mère malade est à l'hôpital de Trouville. L'enfant était chez ses grands-parents, les époux Perchey, rue Berthier, à Trouville. Des renseignements recueillis, il résulte que la victime jouait vers une heure et demie sur la jetée de Trouville et qu'en descendant l'escalier de la jetée, il a glissé, est tombé à l'eau et a été entraîné par le courant sans qu'aucun secours ait pu lui être porté. Le corps a été remis à la tante de l'enfant, Mme Marie Perchey, rue des Ecoles, à Deauville, qui l'a reconduit dans sa famille.

L'Echo Honfleurais du 20 septembre 1916


On retrouve l'acte de décès du pauvre enfant à l'état civil de Deauville. Fernand Pierre Victorin PERCHEY s'est noyé le 12 septembre 1916 à l'âge de 7 ans. Il est né à Trouville le 23 mars 1909, fils de Théodore Florent PERCHEY et de Amélie PREVOT.

Théodore Florent PERCHEY est maçon, il est né à Trouville sur Mer le 24 février 1882, il est décédé à Limeil Brevannes (94) le 12 juin 1956. Il a épousé à Paris 18eme, le 14 septembre 1907, Amélie PREVOT née le 04 avril 1887 à Beuvraignes (80).

Ses grands parents paternels sont PERCHEY Pierre Désiré et BATARD Eugénie Victorine.
PERCHEY Pierre Désiré, maçon, est né à Trouville sur Mer le 22 février 1842 et décédé dans cette même commune le 28 novembre 1918. Il a épousé à Saint Vaast en Auge, le 30 avril 1863, BATARD Eugénie Victorine née en 1843 à Saint Vaast en Auge.