lundi 28 mars 2022

Une triste famille à Saint Pierre Azif

Sur le site de Jean Yves Merienne spécialisé dans la retranscription des faits divers qui se sont passés dans le calvados, on peut lire ceci sur la page concernant Touques:

« Décembre 1920  -  Pauvres petits.   -   Mme Buré (ndlr. c'est plutôt Mme Burri), vachère chez le baron de Rothschild, remarqua, dans le bourg de Touques, deux jeunes enfants qui semblaient être abandonnés. Interrogés, ces enfants déclarèrent s'appeler Edith Roberge, 12 ans et son frère Charles, 8 ans, de St-Pierre-Azif, canton de Dozulé. Ils avaient fui le domicile paternel où ils étaient très maltraités. 
Quand leur père vint pour les rechercher, Ils se cachèrent pour ne pas retourner avec lui. M. le maire de Touques s'occupe du sort de ces deux petits malheureux. (Source : Le Bonhomme Normand) ».

J'ai voulu en savoir plus sur cette famille. En faisant des recherches sur celle-ci. On découvre que cet article n'est qu'un aperçu, il y a eu des événements bien malheureux par le passé. En décembre 1920, les enfants sont orphelins de mère depuis peu, celle-ci étant décédée le 1er novembre de cette même année. Dans les archives on retrouve bien Edith mais pas de Charles. Le frère en question se nomme en réalité Léon Alfred. En remontant quelques années, en 1914 précisément voici des faits relatés dans les journaux de l’époque.

Une triste famille

De nombreuses plaintes viennent d'être portées par plusieurs habitants de Saint-Pierre-Azif, Glanville, Blonville-sur-Mer, où, depuis 18 mois, seraient victimes de vols continuels. Les soupçons se portent sur la famille Roberge, qui habite à Saint-Pierre-Azif et dont les enfants ont été fréquemment surpris en train de commettre des larcins.
Chez M. Eugène Mongondry, garde-particulier à Saint-Pierre-Azif, de nombreuses volailles sont disparues et le jeune Raymond Roberge aurait, en outre, tué des poussins à coups de bâton et brisé des carreaux à la buanderie (préjudice, 70 francs).
Quatre bouteilles de champagne, une vingtaine de bouteilles de cidre bouché, treize poules et un lapin ont été volés chez M. Auguste Héricourt, jardinier et épicier à Glanville. La jeune Marie Roberge a été surprise en train de prendre des œufs dans le poulailler.
Deux balises de trois mètres ont été prises à la barrière d'un herbage sis sur le bord de la route de Branville et appartenant à Mme Coutance, née Augusta Godefroy, ménagère à Saint-Pierre-sur-Azif. Le cadenas qui fermait son grenier a été forcé et des bottes de foin et des pommes ont été volées.
Raymond Roberge a été surpris alors qu'il volait du pain dans la voiture de M. Sylvain Pellegrini, boulanger à Blonville et un épicier de cette localité, M. Joseph Lebrun, a été victime, dans les mêmes conditions, de nombreux vols de biscuits, chocolat, vin, huile et sucre.
D'ailleurs, une couturière, Mlle Marguerite Boudard, a vu l'un des enfants Roberge tenter de prendre également du pain dans la voiture de M. Roger, boulanger à Touques. Quelques instants après, elle entendait un bruit anormal dans sa cuisine ; on venait de lui voler un corsage en coton gris, un tablier et du fil. Elle courait après la femme Roberge qui s'enfuyait à travers champs, mais celle-ci lui répondit par des injures.
Interrogés par les gendarmes de Villers-sur-Mer, Raymond Roberge, 10 ans ; sa mère, la femme Roberge, née Pauline Ressencourt, 35 ans, ménagère, et son père, Isidore Roberge, 37 ans, journalier, ont nié les vols et les déprédations qui leur sont reprochés.
En revanche, Marie Roberge, 14 ans, a reconnu des vols commis par elle au préjudice de M. Héricourt, de Mme Coutance et de M. Legoux.
On a remarqué que c'est seulement depuis l'arrivée à Saint-Pierre-Azif de la famille Roberge que les cultivateurs de la région sont mis au pillage.
Les époux Roberge sont mal considérés ; le mari travaille un peu, mais la femme ne fait rien et s'adonne à la boisson. Quant aux enfants, ils vagabondent journellement.
Au cours de leurs recherches, les gendarmes ont également appris qu'à Saint-Etienne-la-Thillaye, où ont habité précédemment les époux Roberge, ceux-ci ont fait l'objet de plaintes nombreuses. Enfin, il semble que leurs enfants soient privés de soins et une nouvelle enquête a été ouverte à ce sujet. Ouest Eclair du 11 avril 1914.

 

Parents indignes

Nous avons indiqué dans un précédent numéro, les nombreux vols reprochés à Isidore Roberge, 37 ans, journalier à Saint-Pierre-Azif, et à sa femme, née Ressencourt, 35 ans. L'enquête poursuivie par les gendarmes a révélé d'autres faits à la charge de ce couple peu intéressant. La mère aurait fréquemment donné des exemples d'immoralité à ses enfants et les pauvres petits manqueraient, chaque jour, du nécessaire. Plusieurs d'entre eux sont morts, d'ailleurs, dans des conditions tout à fait suspectes, Il leur arrivait souvent de coucher sur un tas de foin infect et pourri.

Enfin, Il y a quelque temps, alors que la petite Marie-Blanche cherchait à défendre sa mère brutalisée par son mari, celui-ci la frappa violemment et la menaça de son fusil; il tira même sur elle, mais le coup ne partit pas. Il est probable qu'en présence de faits aussi scandaleux, la justice va mettre un terme aux mauvais traitements de ces parents indignes. Ouest Eclair du 13 avril 1914.

 

Tribunal de Pont-l’Evêque
-Isidore Roberge, 37 ans, à St-Pierre-Azif, 8 jours, menaces et coups à sa femme.
-Pauline Ressencourt, femme Roberge, à Saint-Pierre-Azif, 2 mois de prison (L.B.), vol de volailles et d’objets divers. Le Bonhomme Normand du 5 juin 1914.

 

Tribunal de Pont l'Evêque
-Raymond Roberge, 11 ans, à St-Pierre-Azif, confié à l'Assistance publique, vols. Le Bonhomme Normand du 11 décembre 1914.

Plus tard, en 1921, on retrouve la trace d’une Edith Roberge, bien probablement la même fillette vagabonde de Touques (l’âge correspond à peu près).

Vol domestique
La jeune Edith Roberge, 14 ans, domestique sans domicile fixe, étant au service des époux Vapie, maître tailleur au 36e de ligne et à Fleury-sur-Orne, leur a dérobé un porte-feuille renfermant 350 francs, une montre en or avec sautoir et un porte-monnaie miniature en or. La femme Lefort, 38 ans, 127, rue d'Auge aurait reçu de son côté la montre en or et le porte-monnaie miniature.
Le Tribunal acquitte la femme Lefort.
Edith Roberge a été confiée au Monastère de Notre-Dame de la Charité de Caen jusqu'à sa majorité.
Défenseur de Edith Roberge : Me Ménégoz.
Défenseur de la femme Lefort: Me Pierre Adam. Le Moniteur du Calvados du 03 septembre 1921.

Il existe sans aucun doute d’autres méfaits rapportés dans les journaux qui concerne cette famille et qui reste donc à retrouver pour compléter cet article.

Le père des enfants, Isidore Désiré Roberge,  est né le 10 mars 1877 à Bonnebosq. Il épouse le 06 février 1904 à Saint Etienne la Thillaye Pauline Berthe Ressencourt née à Saint Léger sur Bonneville le 30 avril 1879. Lors de ce mariage, quatre enfants sont légitimés. Au total je retrouve 17 enfants pour ce couple dont des jumeaux et beaucoup sont morts en bas âge. Neuf enfants sont morts bébé et un est mort à l’âge de 5 ans. Aucun des six derniers enfants n’a survécu.
Après le décès de sa femme, on retrouve Isidore Désiré Roberge sur le recensement de Saint Pierre Azif de 1921, ce dernier vit seul. Il se remarie ensuite avec Louise Marie Amanda Charlemaine.

Retrouvez ci-dessous tous les dates retrouvées à l’Etat Civil concernant le couple et leurs 17 enfants :

ROBERGE, Isidore Désiré

Journalier

Naissance : 10/03/1877 - Bonnebosq (14083)

Décès : 18/08/1932 (55 ans) - Pont-L'Évêque (14514)

Fils de ROBERGE, Isidore Désiré Stanislas

et de PICOT, Marie Adèle Désirée

 

RESSENCOURT, Pauline Berthe

Domestique, Journalière

Naissance : 30/04/1879 - Saint-Léger-sur-Bonneville (27559)

Décès : 01/11/1920 (41 ans) - Lisieux (14366)

Fille de RESSENCOURT, Arthur Paul

et de NICOLLE, Virginie Alphonsine

 

VIE DU COUPLE

Type d'union : mariage

Ages au mariage : Elle a 24 ans - Il a 26 ans

Mariage

06/02/1904 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

 

ENFANTS

 - ROBERGE, Raphaël Gustave

Naissance : 29/04/1898 - Beuzeville (27065)

Mariage : 29/11/1924 - Danestal (14218) avec GAMARE, Marie Blanche

Décès : 01/02/1957 (58 ans) - Blonville-sur-Mer (14079)

 - ROBERGE, Isidore Paul Oscar

Naissance : 11/08/1900 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Mariage : 09/10/1923 - Houlgate (14338) avec BIGUET, Cécile Anne Marie Augustine

Décès : 07/06/1926 (25 ans) - Redon (35)

- ROBERGE, Marie Blanche

Naissance : 22/12/1901 - Bourgeauville (14091)

Décès : 01/03/1953 (51 ans) - Saint Etienne du Rouvray (76)

- ROBERGE, Raymond Léon

Naissance : 11/04/1903 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Mariage : 30/05/1927 - Soliers (14) avec PASCAL, Henriette Eugénie

Décès : 09/11/1966 (63 ans) - Lisieux (14366)

- ROBERGE, Georges Arthur

Naissance : 23/04/1904 - Glanville (14302)

Décès : 28/08/1904 (4 mois) - Glanville (14302)

- ROBERGE, Elisabeth Pauline

Naissance : 18/06/1905 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Décès : 11/11/1905 (4 mois) - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

- ROBERGE, Fernande Marguerite

Naissance : 07/09/1906 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Décès : 30/06/1912 (5 ans) - Pont-L'Évêque (14514)

- ROBERGE, Edith Berthe

Naissance : 30/03/1908 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Décès : 14/11/1980 (72 ans) - Caen (14118)

- ROBERGE, Arthur Alfred

Naissance : 09/11/1909 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Mariage : 28/07/1934 - Cagny (14) avec ROCHE, Henriette Suzanne

Décès : 19/03/1962 (52 ans) - Petite-Synthe (59)

- ROBERGE, Pauline Henriette Adolphine

Naissance : 03/02/1911 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Décès : 07/08/1911 (6 mois) - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

- ROBERGE, Léon Alfred

Naissance : 24/03/1912 - Saint-Étienne-la-Thillaye (14575)

Mariage : 17/11/1933 - Caen (14118) avec RAOUL, Marie Louise

Décès : 18/09/1983 (71 ans) - Pont-L'Évêque (14514)

- ROBERGE, Adrien Ferdinand

Naissance : 20/03/1913 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Décès : 03/07/1913 (3 mois) - Saint-Pierre-Azif (14645)

- ROBERGE, Léontine Fernande Blanche

Naissance : 14/09/1914 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Décès : 27/12/1914 (3 mois) - Saint-Pierre-Azif (14645) - Au domicile de ses parents lieu dit Carrefour Rouge

- ROBERGE, Fernand Gaston

Naissance : 26/07/1916 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Décès : 11/03/1918 (un an et demi) - Saint-Pierre-Azif (14645) - Chez ses parents, chemin du Carrouge

- ROBERGE, Hélène Jeanne

Naissance : 11/04/1918 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Décès : 08/06/1918 (2 mois) - Saint-Pierre-Azif (14645)

- ROBERGE, Raymonde Léontine

Naissance : 11/04/1918 - Saint-Pierre-Azif (14645)

Décès : 15/05/1918 (1 mois) - Saint-Pierre-Azif (14645)

- ROBERGE, Non Nommé Mort Né

Naissance : 30/09/1920 - Lisieux (14366)

Décès : 30/09/1920 (né sans vie) - Lisieux (14366)

 

dimanche 5 janvier 2020

Les quatre sœurs MOULIN


Voici la retranscription d’un  article de journal du 6 août 1958 que ma grand-mère a conservé précieusement ou l’on parle de sa grand-mère Billard et de ses sœurs.





Elles sont quatre charmantes petites vieilles dames, quatre vraies Normandes aux joues veloutées comme des pommes, aux cheveux qui s’argentent juste ce qu’il faut pour leur donner un air de grand-maman gâteau. Elles sont quatre sœurs qui, sans s’en douter, semblent bien devoir battre un record assez original puisque leurs âges respectifs additionnés donne le total impressionnant de trois cent trente ans !
Certes, on attendait bien un garçon au foyer des Moulin, leurs parents. Mais il ne vint pas et, dès leur plus jeune âge, les fillettes durent apprendre la rude vie de la campagne, cette campagne qu’elles aiment et qu’elles n’ont jamais quittée…Et si la ronde des années a dévidé sur elles le chapelet de ses joies, mais aussi de ces soucis et de ses peines, elles ont cependant gardé de leur existence, rythmée par les travaux ruraux, une jeunesse d’esprit et de cœur qui leur attire toutes les sympathies, toutes les amitiés.
Rosine, (Madame Eudes), est l’aînée. Née à Saint Samson de la Roque en 1871, elle vient de boucler sa 87ième année, et habite actuellement dans la ferme que ses enfants, Monsieur et Madame Delamare, exploitent dans le riant vallon de Saint André d’Hébertot. De son mariage, elle eut deux autres enfants également cultivateurs. Et si les ans ont rendu moins alertes les jambes et les bras, la vue est restée bonne, et c’est un de ses grands plaisirs de lire que de lire chaque jours, de la première à la dernière ligne, Paris Normandie dont elle nous dit apprécier les nouvelles et les chroniques.
C’est à Saint Gatien des Bois, dans une autre ferme, celle de ses enfants, Monsieur et Madame Levieils, que nous avons pu rencontrer Louise, (Madame Houssaye), qui partage son temps entre ses filles et ses garçons chez qui elle est toujours la bienvenue. Avec ses 83 ans, elle arbore le teint rosé d’une « demoiselle », et ses quatorze maternités n’ont pas altéré sa jeunesse de caractère et le rayonnement de son sourire ...
Blanche, (Madame Billard), est la « citadine » des quatre sœurs. Entendez par là qu’elle a pour demeure une maisonnette de la route de Honfleur à Pont l’Evêque dans le bourg d’Equemauville, tout près de l’église dont les cloches scandent ses paisibles journées. Mais il suffit de lire le grand diplôme doré qui surplombe, encadré, la cheminée, pour savoir que, en remerciement » de ses bons et loyaux services de 45 années comme ouvrière agricole à la ferme de la plane », il lui fut alloué une prime de 80 francs.. Nous ajouterons que Madame Billard prendra 81 ans dans quelques jours et que de son mariage, douze enfants sont nés qui ont maintenant eux-mêmes enfants et petits enfants.
Quant à Ambroisine, (Madame Capron), la « petite » comme l’appelle ses sœurs, elle est restée fidèle à son cadre de Berville, et la ferme qu’elle exploita jadis en compagnie de son mari, non loin du pittoresque petit port, abrite ses 79 ans ainsi que le jeune ménage d’une de ses petites filles que deux ravissants bambins aux boucles blondes égaient de leurs gazouillis.
Que souhaiter pour terminer ? Sinon encore de nombreuses années, aussi douces, aussi paisible à Rosine, Louise, Blanche et Ambroisine, les quatre sœur dont le « crépuscule serein » est la vivante récompense d’une vie droite, saine , faite de labeur et de beaucoup d’amour !
Source : Jacqueline Colliex.


Les sœurs sont toutes décédées en l’espace d’un an, la première et la plus jeune est décédée moins de 6 mois après la parution de l’article.

MOULIN Victorine Alphonsine Rosine est née à Saint Samson de la Roque le 28 avril 1872 et décédée le 3 janvier 1960 à Saint André d’Hébertot à l’âge de 87 ans.
Son mariage avec EUDES Louis Victor Lucien a été célébré le 24 mai 1907 à Conteville. Elle a vécu avant ce mariage en union libre avec ROUSSEL Gustave Thomas.
MOULIN Louise Martha est née le 1er aout 1875 à Conteville, elle est décédée le 20 novembre 1959 à Blonville sur Mer à l’âge de 84 ans.
Son mariage avec HOUSSAYE Auguste Eugène a été célébré le 14 septembre 1897 à Saint Gatien des Bois.
MOULIN Léontine Blanche Amanda est née le 29 août 1877 à Conteville, elle est décédée le 23 mai 1959 à Equemauville à l’âge de 81 ans.
Son mariage avec BILLARD Victor Jules Aimé a été célébré le 5 juin 1897 à Foulbec.
MOULIN Ambroisine Désirée Célestine est née le 21 mai 1879 à Conteville, elle est décédée le 23 janvier 1959 à Honfleur à l’âge de 79 ans.

Son mariage avec CAPRON Georges Léon a été célébré le 10 août 1912 à La Rivière Saint Sauveur. Elle a été mariée une première fois avec BUCAILLE Eugène Ferdinand le 4 mai 1897 à Foulbec.

mercredi 18 décembre 2019

Le généalogiste Guy Brunet n'est plus


C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Guy Brunet survenu le 15 décembre 2019 à l'age de 85 ans.
J'ai connu cet expert en généalogie, qui œuvrait beaucoup notamment sur le nord du pays d'auge lorsque j'ai moi même commencé la généalogie de ma famille en avril 2003. A l'époque, pour avancer dans mes recherches, je me renseignais dans la famille et les demandes d'actes aux Mairies se faisait par courrier. Il y avait encore peu d'informations sur internet, mais j'y ai découvert la présence de mes arrières arrières grands parents BILLARD Victor et MOULIN Léontine dans son impressionnante base généalogique, déjà à l'époque, ce qui m'a permet de remonter de nombreuses générations d'un coup. Tout cela m'a donné envie de continuer mes recherches et étoffer mon arbre, quelques temps après j'ai commencé ainsi à fréquenter les archives du calvados, c'était des lecteurs de microfilms à l'époque.

Depuis nos premiers messages en mai 2003, où l'on a fait connaissance, nous avons ainsi beaucoup échangé par mail régulièrement, moi même plus tard lui apportant des réponses sur certaines recherches, nos communications étaient plus espacées il est vrai depuis quelques années.
Hélas, je n'ai jamais eu la possibilité de le rencontrer en vrai.

Spécialiste de Saint Gatien des Bois, il a étudié les grandes familles de ce village dont les premiers porteurs de son nom de famille. Il a travaillé et collaboré sur un projet qui a pris plusieurs années et abouti à la création d'un site internet très complet sur l'histoire de Saint Gatien http://www.saintgatiendesbois.f4eok.fr/

Il était connu aussi sous le pseudo f2in, qui est son indicatif radioamateur depuis 1958. Pour l'anecdote, son site inclus f4eok, qui est l'indicatif de son ami qui a œuvré pour la mise en ligne de celui-ci et qui apporte les modifications.

C'est un pilier de la généalogie normande qui disparaît.
J'exprime mes sincères condoléances à sa famille et ses amis.
Eric Fortier

Les messages hommage dans la partie commentaire sont bien sûr bienvenus.

vendredi 13 décembre 2019

La ferme du Catillon à Fourneville

Depuis longtemps je m’interroge sur une ancienne ferme qui se trouvait à Fourneville, au lieu le Catillon. C'est notamment grâce à un livre qui en fait mention, la propriété est en ruine au début des années 1980 (Randonnées et patrimoine en Pays d'Auge tome 2 Cantons de Pont-L'Evêque et Honfleur de Jacques Lalubie). Aujourd'hui la nature à repris ses droits, c'est désormais un bois, qui a été planté au vu des alignements d'arbres par endroits. Le plan local d'urbanisme intercommunal actuel classe le secteur en zone N (zone naturelle).

Les ruines de Câtillon au début des années 1980 (Photo Randonnées et patrimoine en pays d'auge T2 de Jacques Lalubie)
L'état de section du cadastre de 1809 de Fourneville (source: archives du Calvados) donne les détails sur la propriété. Elle est composée de deux labours, un verger, un jardin, un pré et un taillis pour la partie non bâtie. Pour la partie bâtie, il y avait trois poulaillers, un pressoir, un four, une grange, une écurie et deux maisons.

On retrouve également sur le cadastre ancien des informations sur les propriétaires successifs:

1822 et avant (cité sur l'état de section de 1809): LIEBARD à Honfleur
passe en 1833 à LELIEVRE contrôleur aux entrepôts de douane.
En 1854 à LELIEVRE Pierre Charles, propriétaire à Honfleur
En 1861 à BREARD Victor, notaire à Honfleur
En 1901 à BREARD Paul, notaire à Honfleur
En 1923 à Mme TOUBLET Henri, née BREARD Marie Marguerite rue Eugène Boudin à Honfleur n°17, propriétaire à priori jusqu'en 1952 au moins, date de clôture de la matrice cadastrale

Sources:
Matrice cadastrale des propriétés foncières (bâties et non bâties) 1822-1913:
Folio 190 (p92)
Matrice cadastrale des propriétés non bâties 1913-1952:
Folio 11 (p19)
Matrice cadastrale des propriétés bâties 1911-1952:
Folio 9 (p13)

Tiens donc! Les lieux appartenaient à un moment à la famille BREARD dont des membres sont bien connus à Honfleur.

Vue aérienne des années 1950-1960 (source géoportail)

Vue aérienne de nos jours (source géoportail)
Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

Le Catillon fin novembre 2019

mercredi 27 novembre 2019

L’énigme familiale HENNINGER

Mon cousin Fabien (cousin germain de ma mère) m'a fait part d'une énigme le 15 mars 2016. En effet, il m'envoie par mail deux photos qui appartenaient a mon arrière grand mère Labbey, elle avait inscrit dessus des noms, une tante nommé Albertine HENINGER  et un cousin René HENINGER. Fabien me demande si j'ai déjà croisé ce nom ou si j'ai un indice. Ce qui n'est pas le cas, c'est aussi une découverte pour moi.
Cela n'évoque rien ni à ma grande tante ni à ma grand mère âgées de plus de 90 ans.
Plusieurs hypothèses sont émises dont celle-ci qui me semblait la plus plausible et la première évoquée:

HENNINGER est le nom d'épouse d'une soeur d'Eugène Arthur Victor VIEL, soit Joséphine Eugénie Aldérie, soit une autre sœur non identifiée s'il en a eu d'autres.

Ce qui met a mal cette hypothèse c'est au niveau du prénom, Joséphine Eugènie Aldérie au lieu d'Albertine. Et en épluchant les registres, on ne trouve pas d'autres filles pour le couple VIEL x LEHOULT.
Malgré tout, sur les recensements de 1866 de Saint Ouen le Houx, figure une Albertine VIEL.

On échange régulièrement des mails à ce sujet sans guère avancer sur le sujet.

Tante Albertine HENNINGER
 



Cousin René HENNINGER
 


Le nom HENNINGER n'est pas très courant à part dans le Bas Rhin et le Haut Rhin. Comment trouver le lien avec notre famille normande?
Près de 3 ans après, le 20 février 2019, l’énigme est résolue.
En recherchant René HENNINGER, on tombe sur un site sur la résistance ou un René Charles HENNINGER est cité, âgé de 53 ans en 1940 donc né vers 1887.

En regardant la répartition des patronymes du fichier de l'INSEE, on découvre qu'il y a des HENNINGER nés à Paris.
Il est décidé donc d'éplucher les TD 1883-1892 de tous les arrondissements et de relever les naissances HENNINGER et ensuite aller voir les actes. C'est donc une méthode hasardeuse mais qui finit par payer.

Naissance de René Charles HENNINGER en 1887 Paris 14e arrondissement

En poursuivant les recherches on retrouve différents membres de la famille puis enfin le mariage HENNINGER x VIEL à Trouville sur Mer le 25 juillet 1885.
Ce qui est grotesque c'est que j'ai le relevé de mariage de trouville du 19e siècle depuis longtemps et j'ai fait la saisie de nombreux mariages de cette commune!
Sur les td ce n'est pas a HENNINGER mais à CHARLES DIT HENNINGER que l'on trouve le mariage.

Un travail de recherches et d'échanges avec Fabien a fini par payer.

Il y a des coïncidences étonnantes en généalogie, cela m'est arrivé de nombreuses fois lors de mes recherches. En récupérant des papiers de famille toujours avec la collaboration de Fabien, deux photos réapparaissent, ce sont deux autres cousins Henninger!

Cousin Albert HENNINGER



Cousin Maurice HENNINGER
 


L’énigme aurait pu être résolue depuis longtemps. En effet, je redécouvre le 28 mars 2019 le recensement de Livarot de 1906 où figure mes arrières arrières grands parents et un de leur neveu, j'avais indiqué la présence de celui-ci dans mes notes il y a plusieurs années mais sans le nommer, il s'agit de Maurice HENNINGER!

Recensement de Livarot de 1906

Généalogie HENNINGER:

Charles HENNINGER, constructeur de fours né à Strasbourg le 07/02/1855, décédé avant 1911 s'est marié le 25 juillet 1885 à Trouville sur Mer avec VIEL Joséphine Eugénie Aldérie, caissière née à La Bréviere (14) le 05 septembre 1862 et décédée à Reims (51) le 03 juillet 1894. Au moins 6 enfants issus de ce mariage sont connus:

-Caroline Albertine Charlotte née le 21 octobre 1886 Paris 14e arrondissement.

-René Charles, ouvrier des lignes téléphoniques, né à Paris 14e le 20 décembre 1887, décédé à Epernay (51) le 19 mai 1962. Il s'est marié à Paris 17e le 04 mai 1912 avec CARPENTIER Henriette Joséphine, couturière, née le 14 mai 1890 à Le Chesnay (78).

- Alice Charlotte, employée de patisserie, née à Paris 14e le 24 avril 1889, décédée à Reims le 21 avril 1972. Elle s'est mariée le 27 juin 1914 à Reims avec ESSLING Charles Albert, né à Reims le 09 juillet 1890, décédé au même lieu le 1er novembre 1971.

-Albert Eugène, patissier, né le 12 juillet 1890, décédé le 16 mars 1911 Paris 4e.

-Charles Maurice, né à Reims le 20 juin 1891.

-Maurice Charles, chaudronnier, né le 1er avril 1893 à Reims, décédé à Rosandaël (59) le 29 octobre 1947. Il s'est marié le 13 novembre 1923 à Dunkerque (59) avec MELSEN Estelle Emma, née le 13 avril 1891 à Dunkerque.



dimanche 14 avril 2019

Portrait d'Antoine Lecourt Curé Doyen de la paroisse de Livarot

LECOURT Célestin Antoine Ferdinand, à l'état civil, est né à Saint Pierre Azif le 28 avril 1854, fils naturel de Marie Rosalie Antoinette ALLAIS. Il est légitimé 2 ans plus tard lors du mariage de sa mère avec  LECOURT Léonce Léopold Ferdinand, apprenti boucher. Cette noce a eu lieu à Saint Pierre Azif le 27 novembre 1856.

Sur le recensement de 1901 de Livarot, on constate que le curé est Jiffaux Alphonse âgé de 75 ans. Ce dernier décède en son presbytère le 12 janvier 1905 à l'âge de 79 ans. Dans l'acte de décès il est indiqué qu'il est curé de la paroisse de Livarot.

Antoine Lecourt apparaît sur le recensement de 1906 de Livarot, en qualité de curé. Plusieurs personnes logent avec lui. Georges Châtel né en 1879 à Vaucelles est Vicaire. Valentine Leveau née en 1849 à Saint Jacques est servante. Georges Menuet né en 1891 au Breuil est domestique.

Il est toujours présent sur le recensement de 1911 de Livarot en tant que curé, figure également un vicaire Edgard Tesson né en 1887 à Caen et Louise Bodin née en 1849 aux Authieux sur Calonne, elle est domestique au presbytère.

Il est décédé à l'âge de 62 ans au presbytère de Livarot, le 16 février 1917.

Avec ces informations, on peut dire qu'Antoine LECOURT fut prêtre de la paroisse de Livarot entre 1906 et 1917, mais il a peut être exercé dès 1905 à la suite du décès de son prédécesseur.

Photo de Monsieur le Curé LECOURT, date inconnue



jeudi 11 avril 2019

Humour d'un riverain de Glanville, au début des années 1980

Jacques Lalubie, lors de sa promenade numéro 14 du tome 2 de Randonnées et patrimoine en pays d'auge partage cette anecdote:

"Aboutissant à l'entrée du Val Millet, on prend encore à gauche. Le plateau s'étend à main gauche, le vallon à main droite, superbement moquetté de vert. Le GR 26 prenant par deux fois à droite, le contourne joliment, il n'y a qu'à se laisser guider. On découvre un amusant panneau de voirie : « Voie sans issue sauf riverain Roger Marcel ». Allons donc rendre visite à cet unique riverain... Il s'agit d'une charmante vieille maisonnette à colombage recouvert d'ardoise. La paix serait totale et le terme du monde atteint, si ne hurlaient deux chiens enchaînés à leur tonneau."

Sur le recensement de Glanville de 1968 figure un ROGER Marcel né en 1927 à Blonville sur Mer. Il est couvreur il vit avec son épouse et leurs enfants. Il s'agit probablement de la même personne évoquée dans le texte de Jacques Lalubie.
Il est décédé en 1986 à 58 ans.

Si un éventuel lecteur de cet article possède une éventuelle photo de ce panneau ou connait le nom des toutous, ce serait sympathique de me transmettre afin de l'intégrer ici 😄

J'ai pensé à mon oncle lors de la lecture de ce passage du livre car, notamment à cette époque, il faisait du vélo régulièrement dans ce secteur du Val Millet où se trouve une belle bosse. Je l'ai interrogé mais il n'a jamais vu ce panneau lors de ses sorties.